Par Sandra Embollo
Lorsqu’on est conducteur d’une voiture hybride ou électrique, l’une des principales questions que l’on se pose est la suivante : « combien de temps ma batterie va-t-elle durer » ? On ne vous apprend rien : contrairement aux véhicules thermiques, les modèles électriques présentent des écarts significatifs en termes d’usure des batteries.
Une étude menée par MyBatteryHealth et relayée par nos confrères du Dauphiné Libéré souligne des différences notables entre voitures électriques et hybrides, mais aussi selon les marques. Généralement, elles dépendent de différents facteurs, comme l’utilisation, les charges rapides, et même les conditions climatiques qui influent sur la longévité des composants.
Une usure des batteries qui diffère selon le type de véhicule
Que peut-on retirer de l’étude de MyBatteryHealth, cette application française qui teste l’usure de la batterie de votre véhicule ? D’abord, on note qu’elle met en lumière une dégradation plus rapide des batteries des véhicules 100 % électriques, par rapport aux hybrides. MyBatteryHealth a réalisé ses diagnostics depuis 2022, en étudiant des modèles de 2015, pour qu’on puisse suffisamment juger de leur usure dans le temps.
Une Nissan Leaf électrique, par exemple, affiche une capacité de batterie de 85,7 % par rapport à sa commercialisation. Une Toyota Prius, elle, conserve 88,5 % de sa batterie. Deux bons élèves ressortent de l’étude : la Tesla Model S et la Ford Mondeo Hybrid, qui présentent des scores de 91,8 % et 92,3 % respectivement. Bon, les écarts ne sont pas franchement grands, il faut le reconnaître.
Évidemment, l’utilisation joue un rôle majeur dans l’usure des batteries. Les véhicules hybrides ont l’avantage de pouvoir fonctionner sans la batterie, préservant ainsi leur santé et évitant les décharges profondes critiques. Les voitures électriques, de leur côté, sont plus susceptibles de connaître la décharge profonde, qui a un impact négatif sur leur longévité. Les habitudes de charge, et notamment les charges rapides, contribuent aussi à cette disparité.
Les charges rapides, un impact à ne pas sous-estimer
Les charges rapides, bien plus pratiques pour les amateurs de longs trajets, semblent accélérer l’usure des batteries des véhicules électriques. Contrairement aux hybrides, ces véhicules sont plus souvent chargés à pleine capacité, ce qui génère un stress supplémentaire pour les batteries. La pratique, associée aux charges rapides, contribue à une détérioration légèrement supérieure des batteries des voitures électriques. Mieux vaut donc les utiliser avec précaution pour préserver la durée de vie de la batterie.
Pour maximiser la durée de vie de la batterie, l’étude recommande d’adopter des habitudes de charge intelligentes, pas bien différentes de celles appliquées pour vos smartphones. Évitez de vider complètement la batterie et rechargez-la lorsque le niveau atteint environ 20 %. Limitez la charge à 90 % maximum. Une charge partielle serait plus favorable à la batterie. Il y a aussi les aléas et phénomènes climatiques, qu’il ne faut pas négliger. Le froid réduit la performance des batteries et nécessite une chauffe préalable avant une utilisation optimale. La chaleur peut également être un défi, et les véhicules électriques dotés de systèmes de refroidissement liquide semblent mieux résister aux rigueurs de l’été. Comprendre ces nuances est censé permettre aux conducteurs de prendre des mesures préventives pour assurer à leur batterie une durée de vie maximale.