Par Arlette Akoumou Nga
La pression née de l’enchaînement des révélations depuis trois jours était devenue trop forte.
Dans une de ces déclarations solennelles dont il a l’habitude, le ministre de la Justice, Merrick Garland, rappelle l’enchaînement des découvertes de l’enquête préliminaire.
D’abord, une dizaine de documents classifiés trouvés par les avocats du président qui vidaient un bureau privé à Washington en novembre, puis un autre document dans la maison du président fin décembre, et enfin un autre au même endroit mercredi, cela fait beaucoup.
Suffisamment en tout cas pour nommer un procureur spécial qui mènera une enquête criminelle indépendante pour savoir si la loi a été violée dans la gestion de ses documents officiels.
Et comme Merrick Garland tient plus que tout à l’indépendance et à l’impartialité de la justice, il a choisi pour mener cette enquête Robert Hur. Cet ancien procureur fédéral du Maryland a été nommé en son temps par Donald Trump.
Je crois fermement que les procédures habituelles de ce département permettent de mener toutes les enquêtes avec intégrité. Mais selon les règles, les circonstances, exceptionnelles dans ce cas, nécessitaient un procureur spécial dans cette affaire. Cette désignation souligne pour le public l’engagement du département à la fois pour l’indépendance et la responsabilité dans les affaires particulièrement sensibles et la volonté de prendre des décisions indiscutablement fondées dur les fait et la loi. Je suis confiant dans le fait que M. Hur fera son devoir de manière impartiale, rapide et en accord avec les plus hautes traditions de ce département.
« Je prends les documents classifiés au sérieux »
C’est la même procédure qui avait été lancée pour l’ancien président, concernant les documents retrouvés à son domicile de Mar-a-Lago. Les Républicains auront donc un peu plus de mal à remettre en cause ce choix.
Quant à Joe Biden, qui se retrouve clairement dans l’œil du cyclone, il ne cesse de mettre en avant sa collaboration avec la justice dans cette affaire.
Cette découverte fait suite à celle d’un premier lot de documents du même type, et le président s’est exprimé pour répéter ce qu’il avait donc déjà dit deux jours plus tôt, après l’annonce de la première découverte.
Les gens savent que je prends les documents classifiés et les informations classifiées au sérieux. J’ai aussi dit que nous coopérons pleinement et complètement avec l’enquête du ministère de la Justice. Dans le cadre de ce processus, mes juristes ont inspecté d’autres endroits où des documents de l’époque où j’étais vice-président étaient rangés et ils ont fini cette inspection ce mercredi soir. Ils ont découvert un petit nombre de documents marqués classifiés dans des espaces de rangement, dans des classeurs de fichiers de ma maison et ma bibliothèque personnelle. Comme cela a été fait après les découvertes dans mon bureau du centre Biden-Penn, le département de la Justice a été immédiatement informé, et les juristes ont fait en sorte qu’il en prenne possession.
« Nous sommes certains qu’une enquête minutieuse montrera que ces documents ont été déplacés par inadvertance et que le président et ses avocats ont agi promptement lorsqu’ils ont découvert cette erreur », a pour sa part indiqué Richard Sauber, avocat de la présidence, dans un communiqué.