Par Adam’s Newman, de retour du bureau du Sheriff
Il a passé une vingtaine de minutes à l’intérieur de la prison du comté de Fulton. Donald Trump a alors été inculpé de plus d’une douzaine de chefs d’accusation, montrent des documents pénitentiaires, dont association de malfaiteurs dans le but de faire inverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 en Géorgie.
À 77 ans, le principal candidat à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2024 avait déjà été inculpé à trois reprises cette année, dont deux fois dans le cadre d’enquêtes fédérales supervisées par le procureur spécial Jack Smith – l’une sur l’assaut meurtrier contre le Capitole en janvier 2021 par ses partisans, l’autre sur des documents classifiés qu’il aurait conservés de manière illicite après la fin de son mandat.
Ce passage par la case prison en Géorgie est intervenue au lendemain du premier grand rendez-vous de la présidentielle de 2024, le débat des primaires républicaines, organisé dans le Wisconsin. L’ancien magnat de l’immobilier, haut placé dans les sondages pour l’investiture, a snobé le débat.
Trump dénonce un « simulacre de justice »
Son convoi est arrivé devant l’entrée de service de la prison à 19h34 (23h34 TU), soit une trentaine de minutes après l’atterrissage de son avion privé à l’aéroport Hartsfield-Jackson d’Atlanta, et était attendu par des dizaines de partisans dont l’élue républicaine locale Marjorie Taylor Greene. Celle-ci est parmi ses principaux soutiens au Congrès américain.
Donald Trump, qui a dénoncé sans preuve une vaste fraude à son détriment lors du scrutin de novembre 2020, décrit les poursuites judiciaires le visant comme une « chasse aux sorcières » aux motivations politiques. Cela alors qu’il ambitionne de revenir à la plus haute fonction.
Avant de prendre place à bord de son avion privé pour quitter Atlanta, il a répété que cette affaire résultait de manœuvres politiques.
« C’est un jour très triste pour l’Amérique. Ce qui s’est passé ici est un simulacre de justice, a-t-il dit aux journalistes. Je n’ai rien fait de mal, et tout le monde le sait », a-t-il ajouté, dénonçant une « ingérence électorale ».
Son portrait à la police utilisé comme effigie pour la campagne
Les déboires judiciaires de Donald Trump n’ont jusqu’à présent pas entamé son statut de favori dans la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de novembre 2024. Au contraire, sa cote de popularité auprès de l’électorat républicain a été renforcée. Il est ainsi attendu, par exemple, que ses partisans utilisent son « mug shot » comme effigie.
« On veut le mettre sur un t-shirt. Ça va traverser le monde. Ça va devenir une image plus populaire que la Joconde »,
a déclaré Laura Loomer, 30 ans, ancienne prétendante au Congrès américain qui faisait partie des partisans de Donald Trump attendant celui-ci devant la prison du comté de Fulton.
Une dizaine de co-accusés de Donald Trump s’étaient déjà rendus à la justice de Géorgie cette semaine, dont son ancien avocat personnel, Rudolph Giuliani, ex-maire de New York. Des documents pénitentiaires montrent que Mark Meadows, l’ancien secrétaire général de la Maison blanche de Donald Trump, s’est présenté aux autorités plus tôt dans la journée.
L’ensemble des 19 accusés dans cette affaire ont jusqu’à vendredi 25 août pour se rendre à la prison du comté de Fulton.