par Yves Junior Ngangue
Le successeur de Jacques Chirac au palais de la Rue du faubourg St-Honoré ne faisait pas mystère de son antipathie à l’égard du Premier camerounais. Le samedi 21 Mai 2011, alors qu’il était venu assister à la prestation de serment de son homologue ivoirien, dans la grande salle de la fondation Houphouët Boigny de Yamoussoukro, Sarkozy avait eu l’outrecuidance de toiser publiquement Paul Biya se souvient un observateur. S’il s’était offert un second quinquennat à la tête de l’exécutif français, notre Président ne serait peut-être plus au pouvoir, a confié un politiste sous anonymat.
Il y a quelques années, le site d’Eddy Plenel Médiapart avait fait des révélations fracassantes au sujet du contenu d’un aggiornamento passé entre le chef de l’État camerounais et son homologue en vue d’une éventuelle abdication en 2013. Cet accord avait été facilité et conclu grâce aux bons offices de l’ancien Chef de la diplomatie française, Alain Juppé qui est un ami convaincu de Paul Biya, avait ajouté le portail d’informations en ligne.
De mémoire, aucun Président français n’avait attendu si longtemps, avant de congratuler le président, Sarkozy l’a fait se souvient un militant du Rdpc. Et lorsqu’il s’était résolu à lui écrire, l’ancien Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement d’Édouard Balladur avait bonnement servi non pas un message de félicitations, mais plutôt une lettre d’injonctions à Paul Biya de vingt-deux ans son aîné : « Au lendemain de votre réélection à la Présidence de la République du Cameroun, j’ai le plaisir de vous adresser mes félicitations ainsi que tous mes vœux pour le succès de votre nouveau mandat. Je connais votre intention, annoncée pendant la campagne électorale, de parachever sans plus tarder la mise en place des institutions prévues par la constitution de 1996. Je m’en réjouis car celles-ci seront le gage d’un pays stable, confiant en lui-même et résolument tourné vers l’avenir.
Par ailleurs, alors que votre pays connaitra de nouveau des élections en 2012, je ne doute pas que vous saurez, , d’ici là, mettre en œuvre les réforme et les moyens nécessaire au bon fonctionnement d’Elecam et, par voie de conséquence, au renforcement de la démocratie au Cameroun.
Sarkozy demandait donc implicitement à travers ce message, au Premier camerounais d’implémenter rapidement toutes les institutions chargées de la transition (Conseil constitutionnel, sénat, de réformer Elections Cameroon) avant de passer la main.
C’est incontestablement dans le même état d’esprit que se situait l’ex cheffe de la diplomatie de Barack Obama- qui soit dit en passant- n’avait pas formellement adressé de félicitations au N°1 du Cameroun au sortir de ce scrutin, en écrivant directement au peuple, dans un message resté mémorable daté du 18 Mai 2012 : « Au nom du Président Obama et le peuple des États-Unis, je suis enchantée de vous envoyer, peuple camerounais, les meilleurs vœux au moment où vous célébrez votre fête nationale ce 20 mai. Nos deux nations partagent des valeurs durables qui reflètent notre longue histoire fonctionnant au nom des causes communes. En effet, nous célébrons le cinquantième anniversaire des corps de la paix cette année, ainsi, nous honorons les volontaires de corps de paix qui ont œuvré aux côtés des Camerounais dans les villages et les villes. Depuis 1962, plus de 3.000 volontaires ont travaillé avec le Cameroun pour aider à améliorer la qualité de vie des individus et des communautés dans tout le pays. Le reste des États-Unis voué à travailler avec le gouvernement du Cameroun dans le renforcement de la démocratie, la gouvernance, et l’État de droit, nous attendons avec intérêt de voir le peuple du Cameroun exercer leur droit de voter à la fin de cette année dans une élection présidentielle libre, transparente et crédible. Comme vous célébrez cette occasion spéciale, sachez que les États-Unis se tiennent avec vous. Nous sommes commis à cette association durable et à la construction mutuelle d’un avenir plus paisible et plus prospère pour tous. »