Par Léopold DASSI NDJIDJOU
On a commencé en bassinant les oreilles de l’opinion sur la météo caniculaire qui allait cramer les joueurs sur des pelouses en feu. Les autorités de la monarchie ont pris tout monde de court, en climatisant les stades, une première mondiale à grande échelle.
Après cette cabale, l’autre pic lancé a ciblé l’ambiance pendant tout le mois de la compétition sans une goutte d’alcool. Là-dessus, dans la péninsule arabique, on a fermé les oreilles et on a dit niet. Il n’y aura pas d’alcool dans les gradins et autour des stades, comme il en va souvent dans divers pays où la coupe du monde bat son plein. Le Qatar n’a pas cédé sur ce point, surtout qu’il s’agissait du premier exercice sur une terre arabe.
Et comme si ces attaques ne suffisaient pas, la monarchie a été mise à l’épreuve pour son intolérance sur la licence ou la luxure sexuelle. Une fois de plus, on a rétorqué de Doha qu’il n’y aura pas de filles de joie à meubler les rues de la cité, chaque touriste pouvait bien voyager avec son épouse, avec des preuves à l’appui.
Cris d’orfraie, scandale dans les rangs des champions des mœurs légers ou douteux. L’Emir et les siens n’en n’ont que faire et c’est comme il se dessinait sans surprise que l’opinion va ravaler toute interdiction de faire quelconque promotion sur l’arc-en-ciel sexuel. Il en fut du reste ainsi. Le Qatar est resté droit dans ses bottes ! L’autre vague qui a menacé et menace encore de ternir la réussite de l’organisation de cette coupe du monde est venue des révélations fracassantes des maltraitances infligées aux travailleurs expatriés dans ce pays au cours de la construction des grands édifices public. On chiffre les morts dans les chantiers en milliers. A toute cette saga associée l’ubuesque et l’hydre de la corruption.
De toutes parts, on crie que Doha a acheté, monnayé pour gagner les faveurs de la Fifa. Là aussi, si les accusés ne se défendent pas, il y a que le scandale a éclaté au sein de la Commission européenne et non pas à Zurich comme on l’aurait pensé. C’est au cœur même de Bruxelles, l’épicentre du déchainement contre cette dérive, que siège le mal.
Des élus européens se trouvent aujourd’hui empêtrés dans ce qu’ils critiquaient et condamnaient hier qu’on se demande en définitive si le Qatar n’est pas dans le coup, à l’œuvre derrière la scène où tout le monde semble perdre la face et surtout son latin. Et c’est par là qu’il fallait commencer. Les pays Africains comprennent-ils le vibrant message de Doha ? La fête fut belle, mais personne n’a facilité la tâche au pays organisateur. Il a su tant bien que mal surfer sur toutes les attaques les plus malicieuses pour atteindre son objectif. Non, Qater n’a pas reçu seulement parce qu’il est un pays riche. Non ! Le succès éclatant vient précisément de la volonté et de la détermination de faire les choses comme il sied au Qatar, comme il va avec la culture du peuple qatari.
Ce pays ne s’est prostitué en rien en organisant cette fête du monde. A quand l’Afrique assimilera cette leçon ? Tout le temps, il se passe exactement chez nous comme si nous étions un cahier vierge, copiant sans nuance tout ce qui se passe ailleurs. On l’a vu pourtant au Qatar, le Qatar est resté lui-même, et le ciel n’est pas tombé sur terre en dépit des cris et des protestations véhémentes. Et ceci démontre une affirmation de puissance.