Par Sandra Embollo
L’objectif des 20 milliards d’euros d’économies semble bien loin. Dans un article daté du 12 avril, le média l’Informé révélait avoir pris connaissance d’un appel d’offres de l’Élysée pour le moins coûteux. La présidence de la République cherche en effet à se réapprovisionner en champagne pour les cocktails et les réceptions des quatre prochaines années. Au total, le Palais estime devoir passer commande de 11 040 bouteilles sur la période, pour un montant total maximum fixé à 550 000 euros HT.
Dans le détail, l’Élysée a précisé dans son appel d’offres commander notamment chaque année environ 2 760 bouteilles de champagne non millésimé, soit 1 500 bouteilles de champagne rosé et 1 260 bouteilles de champagne classique. Ces bouteilles sont servies « lors des différentes réceptions et lors des événements internes comme institutionnels », précise le bon de commande. Lors de la venue du roi Charles III à Versailles, un champagne Pol Roger cuvée Winston Churchill 2013 en magnum, soit 700 euros la bouteille, avait par exemple été servi.
Objectif 20 milliards d’euros d’économies pour 2025
L’Élysée précise cependant que « le nombre de bouteilles consommées ainsi que le nombre de livraisons annuelles sont donnés à titre prévisionnel et non contractuel, ces chiffres pourront évoluer à la hausse ou à la baisse en fonction des besoins de la présidence ». Cette commande faramineuse intervient alors que le gouvernement tente de réaliser 20 milliards d’euros d’économies en 2025.
Le 6 mars dernier, le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, avait déclaré devant les députés de la commission des finances devoir trouver le moyen de « garantir que les 10 milliards [d’euros] d’économies réalisées en 2024 soient pérennes ». « Il faut porter notre effort de 12 à 20 milliards d’euros d’économies supplémentaires pour l’année 2025 », avait-il ajouté. Si l’exécutif a lancé, en novembre dernier, une batterie de « revues des dépenses » pour atteindre cet objectif, la commande de l’Élysée ne semble pas en faire partie.