Par Arlette Akoumou Nga
Les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon, accusés de violences sexuelles par des actrices, dont Judith Godrèche, sont convoqués ce lundi 1er juillet à la Brigade de protection des mineurs pour un placement en garde à vue nous apprend l’Afp qui cite des sources “proches du dossier”. L’actrice de 52 ans a accusé Benoît Jacquot de viols puis Jacques Doillon d’agression sexuelle, déclenchant l’ouverture d’une enquête à Paris.
Elle avait déposé plainte contre Benoît Jacquot le 6 février 2024 pour des faits relevant du viol sur mineur de moins de 15 ans. Selon l’actrice, ils auraient débuté une relation en 1986 alors qu’elle faisait ses premiers pas dans le cinéma. Ils ont alors partagé leur vie, jusqu’à emménager dans un appartement commun à Paris, jusqu’en 1992.
La libération de la parole
La prise de parole de Judith Godrèche avait alors incité d’autres actrices à dénoncer les agissements du réalisateur. Ce fut par exemple le cas d’Isild Le Besco qui a déposé une plainte en mai 2024 pour des faits de viol sur mineur de plus de 15 ans et de viols s’étendant sur une période allant de 1998 à 2007. Elle dénonçait également des “violences physiques et psychologiques” tout comme les actrices Julia Roy et Vahina Giocante. Cette dernière évoque également “un chantage au rôle”. Concernant Jacques Doillon, Judith Godrèche évoque deux viols qui seraient survenus dans la maison de sa femme, Jane Birkin. “Personne ne l’a vu et je n’en ai parlé à personne” avait-elle alors affirmé.
Elle parle également de faits survenus sur le tournage de “La fille de quinze ans” sorti en 1989. Le réalisateur lui aurait alors imposé une scène de sexe avec lui : “J’enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote, me roule des pelles.” Le tout aurait eu lieu devant la femme du réalisateur, “une situation extrêmement douloureuse pour elle”. Elle dépose plainte le 6 février 2024. À peine deux jours plus tard, les actrices Isild le Besco et Anna Mouglalis l’accusent à leur tour dans une enquête du Monde. Le réalisateur s’en défend dans un communiqué daté du 9 février. “Lorsque j’ai refusé de coucher avec lui, il m’a retiré du projet et a donné le rôle à sa fille” a affirmé Isild Le Besco à propos d’un projet de film sur lequel ils avaient travaillé ensemble. Anna Mouglalis l’accuse, elle, de l’avoir “embrassé de force” lors de vacances communes à l’été 2011.