Par Sandra Embollo
Au risque sécuritaire s’ajoute aussi la menace économique. En réponse aux dégradations de nombreux commerces partout en France, Bruno Le Maire demande aux assureurs de baisser les franchises et d’indemniser rapidement les victimes. Le ministre de l’Économie annonce également «le report de paiement des charges sociales et fiscales» pour les commerçants sinistrés. «Cela concerne tout le territoire», et notamment 250 débits de tabac, 250 agences bancaires, 200 magasins de grande distribution, d’Aldi à Monoprix, de restauration rapide, et nombre de petits commerces de mode, d’articles de sport, a relevé le ministre.
«Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures», de «réduire au maximum les franchises» et «les indemnisations doivent arriver le plus vite possible», a déclaré Bruno Le Maire, ajoutant qu’il avait également demandé aux banques «la plus grande compréhension en termes de traitement des échéances» des commerçants et entrepreneurs touchés.
Par la même occasion, le ministre de l’Économie appelle les commerçants «touchés par des actes de vandalisme» à faire «le plus vite possible leurs déclarations d’assurances». Même si les délais de déclarations devraient être étendus. La période des soldes devrait également être allongée d’une semaine afin de permettre aux commerçants de compenser les manques à gagner subis. Des cellules de crise sont réactivées dans chaque département et «nous voulons apporter des réponses rapides et fortes», a encore dit le ministre, en relevant que «90 à 95% des commerçants sont couverts par des assurances sinistres et dégâts».
«Ce sont de vrais pillages organisés»
Des déclarations faites dans la foulée d’une réunion entre les représentants des commerces, de la restauration et de l’hôtellerie à Bercy. Aux côtés de Bruno Le Maire et de la ministre en charge du Commerce Olivia Grégoire étaient présents les porte-paroles des assureurs et des banques françaises. «La plus grande compréhension en termes de traitement des échéances» des commerçants et entrepreneurs sinistrés a été demandée aux banquiers.
«Ce sont de vrais pillages organisés ! Tout est millimétré et redoutablement exécuté. Des vigiles surveillent pendant que d’autres remplissent des sacs avant de les transporter en scooter vers des voitures situées non loin», dénonce au Figaro Alain Di Crescenzo, le président de CCI France tout juste sorti de la réunion à Bercy. «Les villes les plus touchées sont Paris, Marseille et Lyon», explique-t-il. Avant de préciser que «tous les types de commerces ont été touchés, avec un point fort sur les magasins d’habillement et de chaussures de sport». Au total, ce sont «plusieurs milliers« de magasins qui ont été dégradés.
Le réseau des chambres de commerce et d’industrie prévoit de mettre en place des cellules de crises et de visiter tous les commerçants touchés afin de faire un état des lieux le plus rapidement possible. «Nous sommes aux côtés des commerçants, nous les soutiendrons par tous les moyens», réaffirme Alain Di Crescenzo.
«Aujourd’hui, l’heure étaient aux demandes et elles ont été entendues. Les premiers besoin étaient d’augmenter les délais pour déposer plainte et faire sa déclaration de sinistre car 24H, ce n’est pas suffisant. Viennent ensuite l’accélération de tous les procédures de soutien, d’aide et d’assurance».
explique-t-il.