Par Sandra Embollo
Des rixes ont éclaté dans plusieurs villes françaises, dont Saint-Étienne (Loire) et Charleville-Mézières (Ardennes), le 4 mars lors de projections du film Creed 3, conduisant à l’arrêt des séances et à l’évacuation des salles, selon des informations recueillies par l’Afp.
Elles s’ajoutent à une autre bagarre qui s’est produite le même jour à Thionville (Moselle), à l’issue de laquelle la police a procédé à une interpellation, selon une source policière. Depuis la sortie le 1er mars de Creed 3, neuvième film de la saga américaine «Rocky» se déroulant dans le milieu de la boxe – et le premier sans Sylvester Stallone –, certains médias ont rapporté l’intervention de la police dans des cinémas de l’Hexagone pour mettre fin à des accrochages entre jeunes, plusieurs vidéos des incidents ayant circulé sur les réseaux sociaux.
A Saint-Étienne, dans l’après-midi du 4 mars, plus de 300 personnes étaient présentes dans la salle et «la police en a interpellé une vingtaine, relevant leurs identités avant de les remettre en liberté», a précisé à l’Afp un responsable du multiplexe Megarama. «Nous n’étions pas en capacité de ramener le calme», a-t-il fait valoir, affirmant que «l’intervention de la police a été nécessaire pour mettre fin aux bagarres avec des jets de bouteilles, dont une a atteint la tête d’un de nos agents de sécurité».
En juillet 2021, la salle stéphanoise avait connu des débordements similaires avec le film américain Fast & Furious 9, mettant en scène des voitures de course et leurs chauffeurs. Un opérateur-projectionniste avait alors été «grièvement» blessé à la tête en tentant de ramener le calme, selon la même source. Il «n’a toujours pas repris le travail».
A Charleville-Mézières, dans la soirée du 4 mars, une autre rixe a éclaté dans le cinéma Métropolis, conduisant à l’intervention de la police, à l’évacuation de la salle et à l’annulation de la projection. Les policiers ont dispersé des personnes ayant quitté les lieux qui s’étaient rassemblées devant le cinéma pour en découdre. Les deux personnes suspectées d’être à l’origine de la rixe, un homme de 20 ans et un mineur, ont été placées en garde à vue pour «violence en réunion», a annoncé Magali Josse, procureur de Charleville-Mézières. La Nouvelle République a aussi rapporté une autre rixe, dans la salle puis à l’extérieur du cinéma des Deux-Lions à Tours, à l’issue de la diffusion de Creed 3. Le Figaro a également recensé une bagarre au Pathé Quai d’Ivry dans l’Est parisien, entre un spectateur et un vigile pendant le film.
Selon L’Echo républicain, des troubles ont été à déplorer à Dreux (Eure-et-Loir), les projections du même film ayant été émaillées «de plusieurs incidents de comportements» le 4 mars. Lors de la première séance, «des petits groupes de jeunes ont commencé à parler fort. Quand certains ont demandé le silence, des insultes auraient été échangées», a rapporté la direction du cinéma, précisant que «certains sautaient de siège en siège [et] balançaient les emballages de pop-corn». «Des incidents ont été constatés dans plusieurs villes, en France, mais aussi à l’étranger, en Allemagne notamment», a ajouté Laurent Brunet, co-dirigeant du Ciné Centre de la ville.
En 2019 déjà, rappelle Bfm TV, le deuxième volet de Creed avait suscité plusieurs incidents dans certaines salles de cinéma en France, notamment en banlieue parisienne dans le cinéma Ciné Cité Rosny 2. À Lyon, un homme avait également reçu trois coups de couteau après un différend avec d’autres spectateurs à propos du placement dans la salle de cinéma.