Par Sandra Embollo
Le Pnf demande à ce que Nicolas Sarkozy soit jugé pour corruption passive, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens. Des accusations que conteste l’ancien président de la République.
L’infraction d’association de malfaiteurs, précise une source proche du dossier à l’Afp, suggère que Nicolas Sarkozy a sciemment laissé ses proches collaborateurs, ses soutiens politiques et des intermédiaires « agir afin d’obtenir ou tenter d’obtenir » auprès du régime de Mouammar Kadhafi « des soutiens financiers en vue du financement de sa campagne électorale 2007 ». On parle là de plusieurs millions d’euros.
Ce sont les deux juges d’instruction en charge du dossier qui devront désormais ordonner ou non la tenue du procès et, le cas échéant, quelles charges retenir. Parmi les 12 autres personnes visées par le réquisitoire figurent trois anciens ministres de l’ex-président : Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth. Ce dernier était le trésorier de la campagne présidentielle de 2007. Les hommes d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine et franco-algérien Alexandre Djouhri, soupçonnés d’avoir servi d’intermédiaires, font aussi partie des mis en cause.
C’est en 2013 que le Pnf avait ouvert l’enquête, après des accusations de responsables libyens, de Ziad Takieddine et la publication par le site Mediapart d’un document censé prouver que la campagne avait bénéficié de fonds libyens.
Nicolas Sarkozy connaîtra la semaine prochaine la décision de la Cour d’appel dans le dossier dit des « écoutes » qui lui a valu une condamnation en première instance à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence.