Par Joël Onana
Un premier convoi d’agriculteurs formé d’une vingtaine de tracteurs et une trentaine de véhicules est arrivé dimanche soir près de Paris, bloquant partiellement la nationale 118, près de la base aérienne de Villacoublay, ont rapporté les médias français. Alors que la mobilisation ne devrait démarrer officiellement que demain lundi, les agriculteurs français ont commencé dès ce dimanche à manifester pour exprimer notamment leur opposition à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur.
“On va rester ici toute la nuit. On verra demain matin ce qui ressort des discussions dans les ministères pour savoir si on lève le camp ou non”, a expliqué le président des Jeunes agriculteurs de l’Essonne, Victor Rabier, relayé par Bfmtv.
La présidente de l’Ile-de-France, Valérie Pécresse, s’est rendue au point de blocage et a discuté avec plusieurs agriculteurs, faisant part du “soutien total” de la région Ile-de-France et appelant le Premier ministre Michel Barnier à “bloquer la signature du Mercosur”.
Sur une banderole suspendue à un pont, on pouvait lire : ” Macron, si tu vas à Rio, n’oublie pas tes péquenots !”.
Avant justement de s’envoler pour le sommet du G20 de Rio, le président Emmanuel Macron a réaffirmé ce dimanche, depuis Buenos Aires, que “la France ne signerait pas en l’état ce traité Mercosur”, soulignant que “l’agriculture française et européenne n’est pas un facteur d’ajustement à de mauvais accords”.
Macron est, par ailleurs, revenu sur le mouvement de contestation agricole en France, estimant que “les difficultés que vivent [les] agriculteurs aujourd’hui n’ont rien à voir avec le Mercosur, puisqu’il n’est même pas encore signé”.
Le traité entre l’UE et le Mercosur est sous le feu de critiques, ses détracteurs l’accusant notamment de contribuer à importer plus de produits agricoles dans l’UE sans pour autant respecter toutes ses règles, favorisant une concurrence déloyale et exerçant une pression sur le marché européen.