Par Sandra Embollo
Affiche alléchante à Geoffroy-Guichard, Maroc-Argentine (2-1) a dépassé le simple cadre sportif. La faute à un scénario rocambolesque et de vives polémiques. On joue la 16e minute du temps additionnel quand l’Argentine égalise, ou plutôt pense à égaliser à ce moment-là, après une action folle marquée par un poteau et une barre transversale avant le but de Cristian Medina.
Les joueurs argentins sont alors ciblés par des jets de projectile, dont un pétard, alors que des supporters marocains envahissent la pelouse stéphanoise pour protester. Dans la confusion, le coup de sifflet de l’arbitre suédois, Glenn Nyberg, est interprété comme celui actant la fin du match. L’officiel demandait en fait aux joueurs de rentrer dans les vestiaires pour se protéger et souhaitait aussi faire appel au Var.
Une interruption de près de deux heures
Après près de deux heures de confusions et de palabres, la suite étonnante de ce match de poules qui se dessinait a bien eu lieu. L’arbitre a fait revenir les deux équipes sur le terrain pour d’abord consulter le Var, qui a annulé le but argentin pour un hors-jeu. Puis pour faire reprendre la rencontre pour un peu plus de trois minutes. Qui n’ont rien changé au score, la formation d’Achraf Hakimi s’imposant 2-1. Les Argentins ont alors explosé de colère face à la reprise de cette rencontre après les débordements dont ils ont été victimes. Une affaire qui prend une tournure officielle et politique avec la Fédération argentine qui a porté plainte auprès de la Fifa après la reprise du match.
“Un match qui aurait dû être suspendu”
“C’est malheureux ce que nous, Argentins, avons dû vivre aujourd’hui à Saint-Étienne”, a déclaré Claudio Tapia, le président de l’Afa. “Attendre près de deux heures dans les vestiaires pour que, après l’invasion du terrain de jeu par les spectateurs marocains et les violences subies par la délégation argentine, nos joueurs soient obligés de ressortir pour s’échauffer et continuer à jouer un match qui aurait dû être suspendu par l’arbitre principal, c’est vraiment une absurdité qui va à l’encontre des règles de la compétition. En plus de cela, l’avis des capitaines des deux équipes qui ont compris qu’il ne fallait pas reprendre le jeu, n’a pas été entendu non plus. De la part de la Fédération Argentine de Football, nous avons déjà porté plainte auprès de la Commission Disciplinaire de la Fifa afin que les mesures réglementaires pertinentes puissent être prises et qu’une sanction soit imposée à quiconque correspond.” Conspuée par le public dans les stades français après la polémique sur le chant raciste d’Enzo Fernandez en cette première journée des Jeux, et victime d’un vol concernant son équipe de football à son hôtel, l’Argentine connaît un début de JO sous haute tension.
