Par Julie Peh
Coup de tonnerre sur la piste , un athlète africain s’invite, pour la première fois de l’histoire des Jeux olympiques, sur la plus haute marche du 200m. Cela faisait deux ans déjà que l’on observait avec attention l’éclosion du phénomène Letsile Tebogo. Le sprinteur, qui n’a jamais caché ses ambitions, a fait très fort au Stade de France, ce 8 août, à l’occasion de la finale du 200m des jeux olympiques 2024.
Au départ de cette finale, une fusée de couleur bleu ciel s’est élancée. Letsile Tebogo a excellement commencé son 200m, au point d’apparaître en tête à la sortie du virage. La menace Lyles était encore présente. L’Américain construit nombre de ses succès sur sa capacité à maintenir une vitesse et une cadence élevées dans la deuxième moitié de ses courses.
Mais jamais le diamant du Botswana ne fut repris. Dans un Stade de France abasourdi par le spectacle qui se jouait sous ses yeux, Tebogo a gardé le rythme, nettement en avance sur ses premiers poursuivants. Et c’est en se frappant le coeur avec fierté qu’il a franchi la ligne d’arrivée en 19”46, nouveau record d’Afrique. Kenneth Bednarek l’a suivi en 19”62. Et Noah Lyles ne prend que le bronze, comme à Tokyo en 2021, avec un temps de 19”70. Son défi d’enlever quatre médailles d’or à Paris est manqué.
Letsile Tebogo entre dans l’histoire de l’athlétisme et du Botswana. Jamais un sprinteur africain n’avait été sacré champion olympique sur 100m ou 200m. Et le voilà seul médaillé d’or de son pays, après l’argent de Nijel Amos sur 800m en 2012 et le bronze du relais 4x400m en 2021.