Par Sandra Embollo
L’interpellation de Kemi Seba lundi 14 octobre en plein Paris a été confirmée à Rfi mardi dans l’après-midi par une première source diplomatique et une seconde source sécuritaire basée dans la capitale.
Dans un communiqué publié mardi soir sur la page Kemi Seba officiel, il est indiqué que Kemi Seba et son bras droit Hery Djehuty ont été interpellés par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (Dgsi) et que les chefs d’inculpations retenus contre eux seront communiqués lors d’une conférence de presse dans les prochaines heures.
Selon Maud-Salomé Ekila, la porte-parole de l’Ong Urgences Panafricanistes, Kemy Seba était en France pour « échanger avec des opposants béninois et rendre visite à un proche souffrant ».
Il venait, ces deux dernières semaines, d’effectuer une série de rencontres avec des organisations de la société civile et des médias, en Espagne et en Belgique, muni d’un visa lui permettant de circuler dans l’espace Schengen. Une campagne destinée, selon Maud-Salomé Ekila, à soutenir « les processus souverainistes des peuples afro-descendants ».
— Kemi Seba Officiel (@KemiSeba1) October 15, 2024
Le 8 juillet 2024, le Conseil d’État avait validé la déchéance de nationalité de l’activiste néo-panafricain, originaire de Strasbourg, le ministère de l’Intérieur lui reprochant un comportement et des propos qui « révèlent une posture constante résolument anti-française ». En réaction, le polémiste de 42 ans avait jugé ce retrait de citoyenneté comme « une reconnaissance pour son travail politique contre la Françafrique ». Début août, la junte du Cnsp au Niger, ouvertement hostile à la France, lui délivrait un passeport diplomatique nigérien.
De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kemi Seba se présente comme un militant anti-colonial dont les principaux adversaires sont la France et l’Occident. Ces dernières années, il s’est rapproché des réseaux russes du Kremlin, ce qui lui vaut d’être défini comme un « relais de propagande russe » par le parti au pouvoir en France.
L’an dernier, le magazine Jeune Afrique détaillait ses liens avec Evgueni Prigojine, défunt chef du groupe paramilitaire Wagner, qui lui ont permis, selon le journal, de récolter plus de 400 000 dollars entre 2018 et 2019.