Par Arlette Akoumou Nga Avec Afp
La cérémonie, qui s’est achevée vers 17h30, s’est déroulée de façon “très calme, dans le recueillement et sans débordement”, a rapporté un témoin à l’Afp, ajoutant que de très nombreux jeunes étaient présents. L’enterrement a eu lieu en présence de la mère et de la grand-mère de Nahel, au cimetière du Mont-Valérien à Nanterre, ville où le jeune homme de 17 ans vivait et où il a été tué mardi à bout portant par un policier.
Les obsèques avaient débuté dans la matinée au funérarium de Nanterre dans un climat de forte tension entre des groupes de jeunes et la presse, dont a présence n’était pas souhaitée par la famille. Selon le témoin interrogé par l’Afp, les personnes présentes aux obsèques ont demandé qu’aucune image de la cérémonie ne soit prise pour protéger l’identité des jeunes.
“Paix à son âme, que justice soit faite”
“Paix à son âme, que justice soit faite. Je suis venue soutenir la maman, elle n’avait que lui, la pauvre”, a déclaré à l’Afp une habitante de Nanterre, qui n’a pas souhaité donner son nom, en sortant du funérarium.
Le corbillard a quitté le funérarium à la mi-journée pour se rendre à la mosquée Ibn Badis de Nanterre pour une cérémonie funèbre.
Fan de rap et de moto, Nahel a été élevé seul par sa mère à Nanterre. Déscolarisé, il travaillait comme livreur et avait entamé un “parcours d’insertion” dans l’association Ovale Citoyen qui accompagne des jeunes par le sport et avait noué un partenariat avec le club de rugby de Nanterre.
Le drame s’est produit lors d’un contrôle de police sur la voiture de location conduite par Nahel, qui avait eu des démêlés avec la justice pour des refus d’obtempérer. Jeudi, une marche blanche à sa mémoire a réuni plusieurs milliers de personnes dans les rues de Nanterre. Le policier de 38 ans auteur du coup de feu mortel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire jeudi.
Saisi par une vidéo amateur, le tir à bout portant d’un motard de la police est venu contredire le récit initial livré par les policiers, embrasant de nombreuses villes et quartiers populaires du pays quatre nuits d’affilée.
Nouvelle mobilisation policière samedi
Quelque 45’000 policiers et gendarmes seront à nouveau mobilisés en France dans la nuit de samedi à dimanche pour faire face aux émeutes, a annoncé le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
A Marseille (sud-est) et Lyon (centre-est), principales villes touchées vendredi soir, les forces de l’ordre seront “considérablement” renforcées, a ajouté le ministre. Emmanuel Macron a quant à lui téléphoné à son homologue allemand pour l’informer “de la situation dans son pays” et de sa décision de renoncer à sa visite d’Etat en Allemagne prévue lundi.
Un très important dispositif, pas moins de 45’000 policiers, avait été déployé dans la nuit de vendredi à samedi. Au total, il y a eu 1311 interpellations, bien plus que les 875 de la nuit précédente, 79 policiers et gendarmes blessés, quelque 1350 véhicules incendiés et 234 bâtiments incendiés ou dégradés, selon cette source.