Par Joël Onana
Dans son allocution de circonstance, le chef de l’Etat camerounais est revenu sur le contexte de cette célébration.
« Nous nous retrouvons en Provence vous le savez, pour convoquer le souvenir d’une guerre du passé, et pour rendre hommage aux héros de notre histoire. Seulement, la guerre que l’on pensait à jamais éloignée, frappe de nouveau aux portes de l’Europe. Elle est désormais plus proche de nous. Des hommes se battent à nouveau à quelques heures d’ici. C’est dire que les Organisations Internationales et le système mis en place aux lendemains des deux guerres mondiales et davantage de la deuxième guerre mondiale, reste et demeure perfectible »,
a-t-il soutenu.
« Oui, les fantômes de l’esprit de revanche ; la violation flagrante de la souveraineté des Etats ; l’intolérable mépris des peuples ressurgissent du passé pour s’imposer dans notre quotidien. Le droit International diversement interprété ; l’instrumentalisation des droits de l’homme ; l’oubli ou le déni des autres guerres ; la volonté permanente de dominer ; d’exploiter ; de construire un monde à son unique avantage, sont entre autres, les ombres qui nous guettent aujourd’hui et dont notre présence ici devrait révéler la lueur. Cette commémoration doit aussi pouvoir mettre en exergue, notre responsabilité collective dans la préservation de la paix et de la liberté dans le monde »,
poursuit le locataire d’Etoudi.
Guerres aux conséquences incalculables
« Il nous faut trouver des réponses aux questions et causes qui sont le terreau du terrorisme, de l’injustice, de la crise de confiance qui s’observe vis-à-vis du multilateralisme, pour espérer faire vivre la concorde et rendre le monde plus sûr. Presque partout, la grande question reste et demeure de savoir si nous devons capituler devant le pessimisme de l’inévitabilité de la guerre, ou si nous pouvons encore bâtir un avenir plein d’espoir où les guerres appartiendront définitivement à l’histoire »,
ajoute-t-il.
« Malheureusement, la géopolitique et la géostratégie mondiales restent dominées par la course aux armements, la construction des blocs fait son retour, la guerre froide dont la chute du mur de Berlin a sonné le glas est à nouveau d’actualité, de nouveaux acteurs à l’instar des Sociétés paramilitaires privées agissent çà et là, et la guerre se fait désormais par procuration. Si rien n’est fait, le monde se dirige de nouveau vers une ou plusieurs guerres aux conséquences incalculables »,
conclut-il.