Par Arlette Akoumou Nga
La réforme des retraites ne passera pas par le vote à l’Assemblée nationale. N’ayant pas réussi à s’assurer une majorité au palais Bourbon, le gouvernement a finalement choisi d’enclencher l’article 49.3 de la Constitution pour adopter sa réforme controversée repoussant l’âge légal de départ à 64 ans. Le Sénat avait voté le texte dans la matinée.
A 15 heures, la Première ministre Elisabeth Borne arrivait à l’Assemblée nationale et s’apprêtait à engager pour la onzième fois la responsabilité de son gouvernement avec l’article 49.3. Dans l’hémicycle, elle a été accueillie par une Marseillaise entonnée par les députés Insoumis ainsi que par des huées et des cris qui appelaient à sa «démission». Debout, les députés de la Nupes affichaient tous une pancarte portant le message : «64 ans, c’est non».
«Nous nous sommes donnés les moyens de la discussion. Ce que je retiens, c’est mon engagement donné lors de mon discours de politique générale : toujours rechercher des compromis».
a notamment déclaré Elisabeth Borne lors de son discours. L’opposition vent debout L’opposition est vent debout contre le gouvernement.
«Ce gouvernement n’est pas digne de la cinquième République».
a déclaré le communiste Fabien Roussel.
«Le Parlement aura jusqu’au bout été bafoué. Ce gouvernement n’est pas digne de la cinquième République, et c’est dur de le dire».
a affirmé le député de la Nupes.
«Mais on est là, on est debout. Nous allons continuer à nous mobiliser et c’est l’intersyndicale qui décidera. Ce gouvernement n’est pas digne de la Constitution et de la démocratie». Sur son compte Twitter, le député propose l’outil du Référendum d’initiative partagée (le Rip).
Marine Le Pen a annoncé pour sa part l’intention de son groupe de déposer une motion de censure. «On peut se poser des questions sur le fonctionnement de la démocratie dans ces circonstances, c’est-à-dire quand le texte ne peut pas réunir une majorité parce qu’il est rejeté», a commenté la présidente du groupe Rassemblement national qui estime que ce texte «ne devrait donc jamais voir le jour». Pendant ce temps, aux abords de l’Assemblée nationale, une manifestation se tient réunissant plusieurs centaines de personnes.