Par Sandra Embollo
Pour Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace, l’été 2022, exceptionnellement chaud et sec, était « relativement prévisible ». Le climatologue, directeur de recherche au Cnrs, met en garde pour 2023, estimant que les précipitations des prochaines semaines seront déterminantes pour l’approvisionnement en eau de certaines régions au cours de l’été à venir.
Comment qualifier la situation météorologique que nous connaissons actuellement en France ?
Nous vivons depuis la toute fin de l’année 2022 des conditions de températures absolument record, généralisées sur l’ensemble du territoire métropolitain, à l’exception peut-être de quelques territoires du Sud-Est.
En particulier, les températures nocturnes sont extrêmes pour la saison. Elles sont montées à une vingtaine de degrés vers 22 heures dans le Sud-Ouest. C’est tout à fait exceptionnel. Bien sûr, il est normal qu’au pied des Pyrénées on puisse avoir des coups de foehn, avec des vents chauds et secs qui descendent de la montagne et réchauffent l’atmosphère, mais nous ne sommes pas dans cette configuration : nous sommes dans une situation où les records pour une fin décembre, de l’ordre de 15 °C à 20 °C, sont battus dans de multiples villes, et par endroits de 2 degrés ou plus.
Y a-t-il un lien, une continuité, entre cette situation hivernale exceptionnelle et l’été caniculaire qui a frappé l’Europe ?
Non, il n’y a pas de lien véritablement de causalité entre les deux, dans le sens où ce n’est pas la chaleur extrême de cet été qui a conditionné la douceur extrême de cet hiver.