Par Arlette Akoumou Nga
Les syndicats de plusieurs secteurs ont lancé des appels à la grève et à la mobilisation pour les prochaines semaines pour protester contre des plans sociaux et contre les conséquences d’un projet de budget – encore en discussion au Parlement – qui prévoit 60 milliards d’euros d’effort budgétaire pour redresser des comptes publics dans le rouge.
C’est la hausse prévue de la taxe de solidarité sur les billets d’avion qui mobilise les pilotes de lignes ce jeudi 14 novembre. Le dispositif va relever les tarifs de la taxe sur les billets d’avion sur toutes les destinations, sauf les territoires français insulaires et ultramarins. Toutefois, la grève ne devrait pas entrainer d’importantes perturbations dans les programmes de vol, indiquent les compagnies aériennes.
Moins d’un an après leur mobilisation historique, les agriculteurs de leur côté sont en colère. Ils dénoncent la bureaucratie et des pertes de revenus avec de mauvaises récoltes de blé et un regain de crise sanitaire dans les élevages. La perspective d’une signature de l’accord avec le Mercosur nourrit encore davantage leur colère. Les syndicats ont lancé un appel à une mobilisation nationale à partir de 18 novembre au moment du G20 au Brésil.
Les syndicats de la compagnie ferroviaire Sncf, appellent, eux aussi, à cesser le travail du 20 au 22 novembre prochain. Un autre préavis, de grève illimitée cette fois-ci, a été déposé à partir du 11 décembre au soir. Les cheminots réclament un moratoire sur le démantèlement de la division fret ferroviaire, et protestent contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales.
La fonction publique sur le grill
Dans la Fonction publique également, deux des principaux syndicats, FO et la Cgt, ont appelé jeudi à la « grève » après l’échec d’une réunion avec le ministre Guillaume Kasbarian, évoquant l’hypothèse de mobilisations début décembre. Guillaume Kasbarian qui, hier, félicitait Elon Musk, nommé par Donald Trump à la tête d’un ministère de l’ « efficacité gouvernementale » pour « démanteler la bureaucratie gouvernementale ». Sur X, Guillaume Kasbarian a commenté, en anglais : « Félicitations pour avoir accepté ce super défi @elonmusk ! J’ai hâte de partager avec vous les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie, réduire la paperasse, et repenser les organisations publiques pour améliorer l’efficacité des agents publics », rapporte l’Agence France presse.
Plans sociaux en cascade
Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont annoncé des plans sociaux, et des milliers de postes de travail sont en jeu chez Michelin ou encore Auchan. « Les conditions économiques se durcissent sensiblement », a reconnu la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet dans le Journal du Dimanche (Jdd). Elle fait état d’ « une accélération du nombre de procédures collectives ouvertes par les entreprises en difficulté. Avec, de surcroît, des transformations structurelles dans l’automobile ou la grande distribution ».
« Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent », avait déjà averti samedi le ministre de l’Industrie Marc Ferracci. Selon la secrétaire générale de la Cgt, Sophie Binet, dans La Tribune Dimanche, rien que dans l’industrie, « nous sommes au début d’une violente saignée industrielle ». La Cgt a dressé une liste des plans sociaux qui « frôle les 200 » : « On estime que plus de 150.000 emplois vont disparaître, probablement plus », selon Mme Binet qui pronostique un « effet domino » sur les sous-traitants des « grands donneurs d’ordres ».