Par Joël Onana, Avec Le Monde
L’affaire a longtemps tenu du serpent de mer, depuis une plainte initiale déposée en 2008 par Transparency International, épaulée par l’Ong Sherpa, visant les détournements de fonds publics des familles Bongo (Gabon), Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville) et Obiang (Guinée équatoriale). Il leur aura fallu batailler contre l’inertie initiale du parquet de Paris, peu soucieux de se mettre à dos la Françafrique, avant que la Cour de cassation n’autorise les Ong à se constituer partie civile, à la place d’Etats africains défaillants.
Seule l’affaire Obiang a été jugée à ce jour, Teodorin, fils de l’autocrate Teodoro, étant condamné en 2021 à trois ans de prison – non comparant, il ne risque guère d’être embastillé. Parce que la Guinée équatoriale ne fait pas partie du pré carré de la France en Afrique ? Les affaires Sassou-Nguesso et Bongo paraissaient ronronner quand, au premier semestre 2022, tombent les premières mises en examen : cinq des enfants d’Omar Bongo, au pouvoir de 1967 jusqu’à sa mort en 2009, sont formellement poursuivis pour recel de détournement de fonds publics.