Par Gabrielle Mekoui
Dans son discours, le président de transition tire son inspiration de ce qui se passe ailleurs, il prend cela pour exemple. Pour lui, ce secteur d’activité doit être dominé par les nationaux. « Je suis allé chez eux, les chauffeurs de taxi, c’est eux-mêmes. J’ai été en Afrique de l’Ouest, au Maghreb : les chauffeurs de taxi, c’est eux-mêmes. Mais pourquoi quand je dis qu’on va le faire ici, on me dit que je suis xénophobe ?», a-t-il révélé à la foule massée à la place de l’indépendance de la ville.
Selon lui, les petits métiers sont porteurs et pas à négliger.« Je vous ai dit, les petits métiers apportent de l’argent », a déclaré vendredi dernier le président de la transition. Non sans ajouter : « Une fois qu’on aura beaucoup de Gabonais dans ces métiers, nous pourrons dire aux autres : ’Nous aussi, on fait comme chez vous’. Ce n’est pas un péché de le dire. On nationalise la licence ».
Par ailleurs, il refute les accusations de xénophobie, il s’agit juste de créer des opportunités pour les gabonais et lever le mythe selon lequel les gabonais ne veulent pas travailler. « C’est parce qu’ils ne veulent pas que les Gabonais travaillent. Ce sont les mêmes qui vont sur les télévisions pour me combattre. Vous me direz : ’Oui, c’est la xénophobie qui va s’installer, on est en train de chasser les étrangers’. Je ne chasse pas les étrangers », a-t-il déclaré dans son discours à Nyanga. Il veut faire comprendre aux gabonais et même aux étrangers qu’il n’y a pas de métiers réservés aux étrangers. Il est hors de question que la majorité des chauffeurs de taxi soit les étrangers. La done doit être inversée.Il va prendre l’exemple du Sénégal et de certains pays africains. « J’ai été au Sénégal, tous les chauffeurs de taxi, ce sont des Sénégalais. Ils ont donné 5 % des licences aux Guinéens. Je ne me trompe pas. Au Bénin, au Maroc, pourquoi ne faisons-nous pas la même chose chez nous ? ».
Le président de la transition a une vision pour le développement de son pays et cela passera par l’emploi et l’entrepreneuriat. « Pourquoi veut-on toujours nous dire : ’Non, ce que tu veux faire là, ce n’est pas bon’ ? Moi, je sais où je conduis ce pays. Je veux que les Gabonais trouvent du travail », a-t-il affirmé. Pour y parvenir, il a annoncé des mesures incitatives visant à amener les gabonais de la diaspora à venir investir dans le secteur du taxi au Gabon.« Nous allons encourager nos frères et sœurs de la diaspora à faire rentrer des véhicules à usage de taxi. On les attend, pied d’œuvre. Ce n’est pas tout de critiquer. Il n’y aura pas de droits de douane. Faites venir les véhicules maintenant ». Il a également évoqué le fait que le gouvernement est à pied d’oeuvre sur la nationalisation de ce secteur d’activité, avec à son actif 417 taxis payés et mis à la disposition des chauffeurs gabonais.
Ce discours était un appel à l’éveil du peuple gabonais sur l’importance et le développement économique local avec les petits métiers et l’entrepreneuriat.