Par Gabrielle Mekoui
La flambée des prix des produits de grande consommation inquiète la population qui peine à mettre sur la table au moins trois repas équilibrés par jour. Leur inquiétude est perçue à travers de nombreux témoignages quasi-identique recueillis sur la plateforme des consommateurs dénommée « 1,8 millions de consommateurs Gabon ». Leurs arguments font état d’une augmentation du prix de cette denrée alimentaire d’au moins 70 %. « Ce matin, je me suis rendu chez l’épicier de mon quartier et je trouve que le prix de la sardine a augmenté de 150 Fcfa. Est-ce normal une telle augmentation des prix ? Il y a quelque temps, elle coûtait 350 Fcfa et maintenant 500 Fcfa », témoigne un consommateur. À sa suite, de nombreux consommateurs affirment que l’inflation de la sardine est perceptible dans les marchés du pays depuis au moins, le début du mois de mai en cours.
Cependant, les commerçants se plaignent des perturbations rencontrées au moment de l’approvisionnement des marchandises. Pour ces derniers la surenchère provient des fournisseurs étant donné que la demande est supérieure à l’offre. Et pour espérer un gain, ils sont obligés de vendre au prix élevé et par conséquence c’est le consommateur final qui paye les ” pots cassés”. « Je ne veux pas justifier le fait que les prix augmentent, mais parfois le boutiquier du quartier met ce prix pour chercher à gagner au moins 25Fcfa ou 50Fcfa. Le gros distributeur c’est super gros, mais si vous voyez les prix il y a 4 à 5 mois et les prix actuels je vous assure que l’écart est très important», affirme un consommateur sur la plateforme des consommateurs.
Selon la direction générale de la Concurrence et de la consommation (Dgcc), le prix du carton de 50 sardines en boîtes de 125 g est fixé normalement à 14 065 Fcfa. Au détail, le prix de l’unité oscille entre 320 et 350 Fcfa. Mais depuis le mois de mai, ce prix est passé à environ 20 000 Fcfa au prix de gros perturbant ainsi la vente au détail avec comme incidence: l’inflation de prix chez le détaillant. Et jusqu’à présent le Dgcc reste muette face à cette flambée de prix.
Il faut noter que dans le but de lutter contre la vie chère, le Gabon envisage d’ici 2025 de pouvoir transformer ses ressources halieutiques (produire la sardine made in Gabon avec du poisson pêché localement). Il espère transformer localement, 25 000 tonnes de thons pêchés dans ses eaux, selon les services du plan d’accélération de la transformation (Pat) de l’économie gabonaise. Mais le pays a encore du chemin à faire et est encore obligé d’importer de grandes quantités de poissons pour satisfaire les besoins de la population.