« Je n’ai pas dirigé ce pays seul. Certains de ceux qui sont aux affaires aujourd’hui et qui me vilipendent ont travaillé avec moi. N’ont-ils rien à se reprocher ? Les Bongo sont-ils responsables de toutes les vicissitudes du Gabon ? Très bien, nous verrons s’ils feront mieux. »
Avec cette saillie, Ali Bongo affiche son aigreur vis-à-vis de sa situation. Il ne montre « aucun signe de contrition », rapporte Marwane Ben Yahmed, que ce soit sur les accusations de détournement massif d’argent public, les soupçons de préparation de son fils à la succession, ou encore le déroulement des élections de 2009 et 2016.
Cette fois encore, il estime d’ailleurs avoir « gagné » la présidentielle d’août 2023, juste avant que des militaires le tirent du lit pour lui signifier la fin de son règne. « Je ne cherche pas à revenir, contrairement à ce que certains pensent. »
Son seul tort, selon lui, a été de faire trop confiance et d’avoir été trahi par certains de ses collaborateurs. Ali Bongo, qui a refusé de démissionner et de céder certains biens dits mal acquis, repousse également l’idée d’un exil : « Je ne partirai jamais sans Sylvia et Noureddin », son épouse et son fils emprisonnés.
Marwane Ben Yahmed dit avoir croisé Patience Dabany, sa mère, Pascaline Bongo, sa sœur aînée, et raconte un homme affaibli physiquement mais pas mentalement, qui se déplace sans aide, mais avec difficulté, et qui a, depuis, entamé une grève de la faim.