Par Arlette Akoumou Nga
Les responsables militaires de la force d’attente sont formels, ils n’ont pas reçu de contre-ordre pour l’intervention militaire à Niamey. En clair, l’option de la force pour rétablir l’ordre constitutionnel est toujours d’actualité, maintenue et programmée.
Selon plusieurs confidences, les chefs des armées gèrent en ce moment la mise en place des troupes. Il s’agit de les acheminer via les couloirs des pays frontaliers du Niger vers les sites retenus comme base.
Les dernières informations indiquent que la force d’attente de la Cédéao sera composée des soldats du Bénin, du Nigeria, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, et on évoque désormais la contribution du Ghana. D’autres pays qui ont fait des promesses à Accra pourraient compléter le dispositif militaire.
La plupart des contingents ont déjà constitué leur état-major : il s’agirait d’un dispositif de commandement opérationnel. La coordination se fera une fois sur base. « Nous savons faire », dit un haut gradé, qui reste muet sur la date du début des opérations.
L’UA a voulu s’opposer autant que possible à une intervention militaire, sans pour autant « désavouer la Cédéao »
Sur le plan diplomatique, l’Union Africaine a pris du temps pour s’exprimer ouvertement sur les décisions de la Cédéao. Son communiqué du mardi 22 août témoigne de la complexité de la situation : si l’organisation demande le retour à l’ordre constitutionnel et soutient des sanctions, elle affiche sa préférence pour la diplomatie sans s’opposer entièrement à l’option militaire pour ne pas « désavouer la Cédéao », selon Pape Ibrahima Kane, spécialiste des institutions africaines à la fondation Open Society Africa (OSIWA).
L’UA a suspendu la participation du Niger à ses activités, et par là-même, prend acte du fait que le président Bazoum est renversé et le coup d’État « consommé ».