Par Mon’Esse
La projection 2026 de la situation des dirigeants, à la tête des entreprises et établissements publics au Cameroun, laisse craindre une sérieuse entorse à l’ambition de République exemplaire que veulent donner les autorités, selon l’experte en question de gouvernance Viviane Ondoua Biwolé.
Dans une étude rendue publique mardi, elle constate que 2024 marque la fin de tous les mandats des directeurs généraux (DG) et adjoints (DGA), mais aussi des présidents de conseil d’administration (PCA) déjà en poste au moment de la promulgation des lois de juillet 2017.
Ces textes, rappelle-t-on, fixent la durée des mandats des PCA à 6 ans et celle des DG et DGA à 9 ans.
Si des remplacements ne sont pas faits avant le 12 juillet 2026, note l’étude qui s’appuie sur un échantillon de 53 entreprises dont les informations sont disponibles, 21 des 46 entreprises auront au moins deux dirigeants illégaux, soit 45,65%, analyse-t-elle. En outre, 20 entreprises parmi ces 46 compteront tous les trois dirigeants illégaux, représentant 43,47%.
De plus, 4 entreprises n’ont pas de président de conseil d’administration : quand on sait que les actes pris par les 110 dirigeants concernés seront jugés illégaux et les actes de gestion pris seront frappés du saut de nullité, il est à craindre que 46 entreprises sur 53 soient exposées aux risques juridique et commercial importants.
Sur les 53 entreprises analysées, 46 auront, simultanément, au moins deux dirigeants sociaux illégaux, dont les mandats seront échus en 2026 ; ce qui représente 86,79% des entreprises étudiées.
L’étude note également que 4 postes de PCA sont vacants, qu’un dirigeant occupe en même temps un poste de DG et un autre de DGA dans deux entreprises différentes et que le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, est encore, en parfaite incompatibilité, membre du conseil d’administration d’Aluminium du Cameroun (Alucam).