Par Serge Aimé Bikoi
Lilian Koulou Engoulou demande les autorisations de mise à la consommation et, à défaut, exige que l’on suspende toute commercialisation des produits Congelcam S.A. jusqu’à la production des résultats des inspections sanitaires. Le coordonnateur national de l’Observatoire du développement sociétal (Ods) ajoute, dans la même veine, que pour mieux rassurer le consommateur camerounais, l’association dont il tient les rênes devra être associée comme observateur indépendant lors de ces inspections.
En se référant aux données informatives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à celles de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (Fao), L. Koulou Engoulou relève que le poisson avarié vendu sur le marché cause de nombreuses maladies dont les crises cardiaques.
“Il est précisé dans le Code d’usages sur les poissons et les produits de la pêche, que le poisson avarié ou mal conditionné provoque le scrombotisme.”
indique-t-il,
“Le scrombotisme représente un défi mondial en matière de sécurité alimentaire et constitue, dans certaines régions du monde, la principale affection trouvant son origine dans la consommation du poisson. Les personnes malades peuvent présenter un ou plusieurs symptômes, notamment des bouffées de chaleur, œdèmes, éruptions cutanées, démangeaisons, crampes abdominales, maux de tête, palpitations, diarrhées, vomissements. Dans certains cas, l’on observe une exacerbation de l’asthme et des manifestations cardiaques plus graves”.
Explique – t – il
Rappelons qu’en date du 21 juillet 2023, le Conseil national de la consommation, dont une des missions prévue par le décret du 13 janvier 2013 portant son organisation et fonctionnement est d’étudier toutes les questions relatives à la consommation de biens et de services ou à la protection du consommateur qui lui sont soumises par le gouvernement, a relevé des manquements susceptibles de nuire à la santé des populations dans le processus de mise en vente du poisson importé par Congelcam. Au rang de ces manquements, figurent:
L’absence des autorisations de mise à la consommation (Amc);
L’absence de certificats de conformité sanitaire (Cms);
L’absence de certificats d’analyse de produits d’origine ;
L’utilisation de conteneurs vétustes et non fonctionnels.
Au regard de la gravité des conséquences qu’entraîne le poisson avarié, le coordonnateur national de l’Ods fait confiance à la justice du Cameroun et, singulièrement, au juge des référés dont la loi dit qu’il est le juge de l’urgence. Koulou Engoulou a, d’ailleurs, sollicité, du président du Tribunal de première instance (Tpi) de Yaoundé centre administratif, une autorisation d’assigner en référé d’heure à heure la société Congelcam aux fins de production de preuves du respect de la réglementation sanitaire en vue de la mise en consommation du poisson qu’il importe et qu’il distribue aux consommateurs camerounais. L’affaire a été appelée, la première fois, le 4 septembre 2023 et, la seconde fois, le 11 septembre.
Elle sera, à nouveau, appelée ce lundi, 18 septembre 2023. La tête de proue de Ods rappelle que l’entreprise Congelcam a produit des conclusions sur la forme sans pour autant produire des documents exigés, notamment les certificats sanitaires et les autorisations de mise à la consommation du poisson qu’il vend aux consommateurs. Cet état de choses incite cette association de défense des droits des consommateurs à conclure à la thèse selon laquelle
“la société Congelcam S.A. vend du poisson aux consommateurs camerounais sans qu’il y ait eu préalablement des contrôles et inspections sanitaires prévues par la réglementation en vigueur”.