Par Julie Peh
Les populations du Nabaya subissent de plein fouet, les effets de cette crise. Les frais de transport interurbain ont doublé, et même triplé, par endroits. Le secteur du commerce informel n’est pas épargné. Bien au contraire. Il est touché de plein fouet ! Et lorsqu’on intègre le fait que le petit commerce, notamment celui des condiments et dérivés, reste une activité fondamentale pour la majorité des femmes ménagères de la contrée, on comprend bien que cette nouvelle situation ait des effets sur la majorité des Kankanais.
Aminata Kaba et Kadiatou Sangaré sont vendeuses de bijoux et de friperie. Devant leurs échoppes voilà ce qu’elles relatent :
« Depuis que cette crise de carburant a commencé, les frais de transport auxquels nous sommes confrontés chaque jour, ont fortement flambé. Là où on payait 2000 FG ou 5000 FG, c’est devenu 10.000 FG, du jour au lendemain. Donc nous souffrons beaucoup en ce moment, même quand nos marchandises arrivent, pour les avoir, c’est tout un problème ».
« Moi je rencontre assez de difficultés, parce que chaque jour, j’accompagne mes enfants à l’école. Cela me coûtait auparavant 7000 FG. Maintenant c’est 14000 FG. En plus, je dois me rendre au marché avec mes marchandises, tout en sachant que le marché est dur, on ne gagne presque pas de clients. Après tout ça, il faut payer encore les frais de transport, pour le retour à la maison, avec les maigres recettes qu’on arrive à avoir ».
Les difficultés sont presque les mêmes, pour Kankou Camara, vendeuse d’oignon et sa cliente Ténèngbè Keita:
« Moi je réside au quartier aéroport. Pour venir au marché ici, avant la crise, le taxi nous coûtait 2000 FG seulement. Maintenant, c’est 7000 FG. L’aller et le retour font 14.000 FG, tandis que l’oignon que je revends, je ne gagne pas assez de bénéfices là-dessus. Le peu que je gagne après les ventes, je suis obligée de tout dépenser à nouveau, dans les frais de transport pour retourner chez moi. A l’allure où vont les choses, on risque de ne plus rien épargner, pour manger »
« Nous quittons très loin pour venir acheter nos condiments. Mais actuellement, puisque les frais de transport se sont envolés, à cause de la crise du carburant, les prix des denrées qui étaient déjà très élevés pour nos bourses, ont encore connu une forte augmentation. Même les petits condiments qu’on achetait à 1000 FG auparavant, ont augmenté. Aujourd’hui, pour dire vrai, rien n’est facile en ce moment pour les ménagères ».
Pour finir, elles lancent chacune un appel pressant à l’endroit des décideurs :
« Nous demandons à notre président de la république, le colonel Mamady Doumbouya, de faire tout pour que la situation actuelle de notre pays change, mais surtout, en particulier la localité de Kankan. Qu’il nous aide à avoir suffisamment de carburant pour que la population soit soulagée » « Il faut absolument que les autorités du pays, trouvent les solutions pour nous tirer d’affaire, sinon la situation que nous vivons devient insoutenable. Il faut rétablir la desserte normale du carburant et vite, sinon nous avons déjà trop souffert » « Nous souhaitons tous, que Dieu nous épargne du pire à l’avenir ».
A signaler que depuis le début de cette crise de carburant le 18 décembre dernier, jusqu’à ce jour, la situation ne fait que s’enliser dans tout le Nabaya.
Avec Guinée News