Par Joël Onana
L’affaire Balthazar, également connue sous le nom d’affaire Baltasar Ebang Engonga, est un scandale sexuel qui a éclaté en Guinée équatoriale et qui implique des personnalités de la famille présidentielle. Baltasar Ebang Engonga, directeur de l’administration fiscale équato-guinéenne et figure influente de la politique équato-guinéenne, est au centre de cette affaire.
Les faits ont commencé à émerger lorsque 400 vidéos de nature sexuelle impliquant Baltasar Ebang Engonga ont été publiées en ligne. Ces vidéos montrent le fils d’Engonga dans des situations intimes avec des femmes, dont certaines sont les épouses et filles de ministres et dignitaires du régime . Selon des allégations, ces vidéos auraient été tournées dans les bureaux du ministère des Finances, ce qui a suscité une onde de choc dans le pays .
L’affaire a eu de graves incidences politiques, car elle a touché plusieurs membres de la famille Obiang, la famille présidentielle équato-guinéenne.
Les autorités ont réduit le débit de l’internet pour limiter la diffusion des vidéos. Le vice-président de la République, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a déclaré que les fonctionnaires surpris en train d’avoir des relations sexuelles dans leur bureau feront l’objet de mesures sévères .
L’affaire pourrait avoir des répercussions significatives pour la réputation de la Guinée équatoriale à l’international, déjà ternie par plusieurs scandales impliquant des membres de la famille présidentielle. Le procureur général Anatolio Nzang Nguema a annoncé l’ouverture d’une enquête sur une possible atteinte à la santé publique.
Pour Juan Carlos Ondo Angue, ancien président de la Cour suprême de Guinée équatoriale, devenu opposant en exil en Europe, cette affaire « révèle la décadence du régime de Malabo ».
«Indépendamment des jugements d’ordre moral qu’on pourrait porter sur l’affaire, je voudrais revenir sur l’aspect strictement juridique, débute-t-il au micro d’Amélie Tulet. Le matériel à caractère sexuel est saisi et les plus hautes autorités ordonnent la diffusion de ces images sur les réseaux sociaux. Étant donné la gravité, et étant donné les personnes impliquées qui font partie de la famille du président de la République, aucun agent ne se serait permis cette liberté d’agir.
Il y a beaucoup de femmes qui apparaissent sur les images. Dans la plupart des cas, ce sont des femmes mariées. Ce sont des femmes mariées à des notables du régime. Bien sûr, il y a une intention délibérée de décrédibiliser, de rabaisser un certain nombre d’autorités du pays ».
Juan Carlos Ondo Angue accuse : « Depuis que le plan de succession dynastique a été mis en œuvre pour favoriser l’accession au pouvoir du fils du président de la République [une référence à Teodoro Nguema Obiang Mangue, il y a une dérive, il y a une dérive autoritaire très manifeste. Et les Africains doivent se poser aussi la question centrale : “Pourquoi ce sont les plus hautes autorités qui enfreignent le droit à la vie privée ?” Ce sont les questions qu’ils doivent se poser. »