Par Sandra Embollo
Le conseil présidentiel de transition a enfin pu voir le voir, après des semaines de négociations difficiles. La formation de cet organe qui devra tenter de rétablir ordre public et la stabilité en Haïti, en proie à la violence des gangs, a été officialisée par un décret signé d’Ariel Henry et paru au journal officiel Le Moniteur. « Le mandat du conseil présidentiel de transition prend fin, au plus tard, le 7 février 2026 », selon le texte. Le conseil ne pourra pas bénéficier de prolongation de son mandat.
Ses membres devront nommer « rapidement » un Premier ministre, ainsi qu’un gouvernement « inclusif ».
Quant à la nomination des neuf membres de cet organe de transition, il faudra patienter encore. Le décret, en son article 2, stipule que nul ne peut faire partie du Conseil s’il fait actuellement l’objet d’une accusation ou d’une poursuite pénale, ou s’il a été condamné dans une juridiction quelconque ; s’il fait l’objet d’une sanction de l’Organisation des Nations unies ; s’il est candidat aux prochaines élections en Haïti ou encore s’il s’oppose à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité.
Suite à la publication du décret, le gouvernement sortant a, dans une note, demandé aux personnalités désignées pour faire partie du Conseil de soumettre au Secrétariat général du Conseil des ministres les pièces requises conformément à l’article 2 du document. Cependant, la disposition en question n’a pas fait mention de pièces, mais de préférence de conditions.
Le Conseil présidentiel de transition siègera au palais présidentiel, selon le décret. Alors que la zone où se trouve le palais est devenue depuis quelques semaines la cible des bandits armés.
Le conseil n’est pas encore formellement aux manettes du pays, et Ariel Henry « présentera la démission de son gouvernement suite à la nomination d’un nouveau Premier ministre », précise le document. Le pays des Caraïbes pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité politique chronique. Mais fin février, les gangs, dont la violence ravageait déjà des pans entiers du territoire, ont lancé des attaques coordonnées contre des sites stratégiques, disant vouloir renverser le Premier ministre, Ariel Henry.
Ce dernier, nommé quelques jours avant l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse, était fortement contesté. Il n’a pas pu regagner son pays après un déplacement au Kenya. Le 11 mars, le même jour qu’une réunion entre Haïtiens et plusieurs organisations et pays comme les États-Unis, il a annoncé qu’il allait démissionner pour laisser la place à ce conseil présidentiel de transition.