Par Arlette Akoumou Nga
Avec moins de 200 cas par jour, l’Inde semble quasi débarrassée du Covid-19, bien que le nombre de tests ait drastiquement baissé. Mais la fulgurante et meurtrière vague du variant Delta en 2021 reste dans tous les esprits.
Pas question pour le gouvernement d’être accusé à nouveau de négligence. Le ministère de la Santé a demandé à tous les États fédéraux de fournir leurs hôpitaux en lits et réserves d’oxygène. Des simulations de situations d’urgence sont réalisées, pendant que les centres de génomiques se préparent à identifier les nouveaux variants.
Pas de panique
Selon le mathématicien et épidémiologiste Manindra Agrawal, qui a développé un modèle prédictif du Covid-19 pour l’Institut de technologie de Kanpur, il n’y a cependant pas lieu de paniquer.
« Nos modèles prédictifs montrent que 92% des Indiens ont développé une immunité qui protège du virus. Il est difficile de comparer l’Inde avec la Chine, qui pratique depuis trois ans la politique du zéro Covid. Le virus n’a pas circulé, et en prime, le vaccin chinois est sujet à caution. Le gouvernement indien agit surtout pour éviter les critiques »
explique-t-il.
Alors que le terme un peu raciste de « virus chinois » fait son retour, certains experts dénoncent une récupération politique de l’inquiétude sanitaire. L’opposition est ainsi accusée de tenir des rassemblements, ce qui ne gênait pas le Bjp (Bharatiya Janata Party) au pouvoir lorsque le variant Indien, renommé variant Delta, explosait dans le pays.