Par Serge Aimé Bikoi
Intervenant, hier (7 juillet 2022), dans le quotidien “La Nouvelle Expression”, l’Economiste-Statisticien postule, d’emblée, l’argument selon lequel “maintenant que le pays est dans une récession profonde, où son budget a été saisi et désormais géré par les bureaucrates des Institutions de Breton Woods sans que le gouvernement ne fasse quoi que ce soit, le peuple camerounais a besoin de ces experts” l’ayant, longtemps, critiqué. “D’où vient ce calme sinistre?”, s’interroge le cadre du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Ce dernier pose la question la question de savoir pourquoi un tel silence alors que le pays souffre. “Alors qu’on aurait dû, explique-t-il, les voir monter au créneau, ils se sont, prudemment, réfugiés dans leurs amphithéâtres, où ils enseignent les courbes putty-putty et les boîtes d’Erguework, en citant les Shumpeter et les Balassa”.
“Au moment où le pays les attend pour des propositions concrètes que vit le Cameroun, à savoir l’inflation galopante des biens de première nécessité, l’illiquidité du trésor, qui est devenue incapable de répondre aux exigences minimales de paiement de la dette intérieure, la pression du Fonds monétaire international(Fmi) pour la suppression des subventions, les menaces précises sur les salaires nominaux y compris les leurs sans compter tout le reste, ces Économistes ne disent rien laissant Louis Paul Motaze se débattre seul avec son ami Engelbert Essomba Bengono, qui n’est pas plus éclairé que lui”, ajoute D. Essomba.
Le concepteur de la monnaie binaire soutient que le ministre des Finances (Minfi) et le député Rdpc de la Mefou Akono s’imaginent qu’ils peuvent résoudre les problèmes du Cameroun,en le traitant de “faux expert”, tout en s’habillant en costume griffé et en parlant comme des Blancs. Celui est devenu consultant de la chaîne de télévision privée locale “Vision 4” rappelle qu’en 2011, il avait annoncé que le programme des grands projets conduisait, tout droit, le Cameroun à la crise économique. Pourquoi ? “Parce que, élucide-t-il, c’était un programme manchot, autrement dit un programme qui se préoccupait seulement de générer le revenu, mais sans s’intéresser à l’utilisation du revenu généré”.
L’ancien fonctionnaire du Minepat illustre que quand il avait annoncé cette crise il y a 11 ans sans discontinuer, ce n’était pas parce qu’il détestait le Cameroun, mais parce qu’il y avait une grave erreur technique dans le programme. “Les gens ont passé le temps, relève-t-il, à me pourfendre, à me traiter de catastrophiste et de faux prophète, en disant que j’annonce des malheurs qui n’arrivent jamais”. L’Economiste mentionne qu’il n’annonce pas les malheurs pour qu’ils arrivent, mais qu’on prenne, à temps, des mesures pour les empêcher d’arriver. “On n’a pas voulu me croire, mais les malheurs sont déjà là”, dit-il.
Pour cet expert, les Camerounais ne doivent pas se faire d’illusion ; ils doivent plutôt se préparer à subir 20 ans d’un autre ajustement très dur. Il prédit, d’ailleurs, que nous subirons la suppression des subventions, la baisse nominale ou réelle des salaires et la dévaluation. “Il n’existe aucun mécanisme par lequel on peut échapper à ce misérable destin. A moins de vendre une partie du Cameroun aux créanciers comme la Chine”, conclut D. Essomba.