Par Yves Junior Ngangué
La matriarche Ngo Eone Marie est bel et bien décédée en 2020 au centre des urgences de Yaoundé et inhumée à Matomb son village natal. Elle n’a donc pas objectivement pu décharger 2 millions de Fcfa dans une perception de la capitale en février 2022, comme veut le faire croire sa fille Ngo Eone Madeleine. Divorcée en septembre 1972 et séparée avec son ex époux depuis juin 1966, la défunte n’avait pas droit à une pension de réversion ; en vertu de la loi.
Selon les allégations du caissier principal Issa Baba contenues dans le procès-verbal d’audition :
« Dame Ngo Eone Madeleine était venue avec une vieille dame qui était restée dans la voiture. J’y suis allé, je l’ai identifié avant de payer ».
Pourtant, à l’analyse des documents utilisés pour décharger les fonds querellés, le faux saute à l’œil. Le récépissé de la Carte Nationale D’identité établi en février 2022 est l’œuvre d’un faussaire patenté résidant au quartier Briqueterie à Yaoundé. Même des sources concordantes en service au centre national de production des titres identitaires sont formelles. Aucune CNI du nom de Ngo Eone Marie répondant aux signalements de la disparue, n’a été faite au Cameroun en février 2022. Pire, après avoir commis son forfait et croyant mener les enquêteurs en bateau, Ngo Eone Madeleine avait affirmé à l’enquête préliminaire que sa mère était décédée quelques jours seulement après avoir déchargé le rappel. Comble des combles, cette menteuse éhontée indique n’avoir pas pu assister aux obsèques de sa mère, parce qu’elle se rendait au chevet de son fils en convalescence à Berlin. Version totalement battue en brèche par son époux, le malien Amadou Traoré selon lequel, son épouse avait reçu la nouvelle de la mort de sa mère Ngo Eone Marie, alors qu’elle se trouvait déjà à l’aéroport international de Douala pour l’embarquement. Affaire à suivre…
