Par Sandra Embollo
Dans une interview exclusive sur la chaîne américaine Nbc News le 12 septembre, le président iranien Ebrahim Raïssi a passé en revue l’actualité de son pays, la guerre en Ukraine, les échanges de prisonniers ou encore les relations conflictuelles irano-américaines. En réponse à une question du journaliste Lester Holt sur le traitement des manifestants en Iran suite à la mort de Mahsa Amini, en septembre 2022, Ebrahim Raïssi a affirmé que son gouvernement était «prêt à écouter les manifestants». Le chef d’Etat iranien a néanmoins mis en garde quiconque voudrait se servir du destin de la jeune Iranienne afin d’agir comme «un agent des étrangers» et créer de «l’instabilité dans le pays».
Selon Raïssi, l’Occident s’est servi de la mort de Mahsa Amini En effet, face aux nombreuses manifestations qui ont secoué l’Iran, les pays occidentaux se sont empressés de prendre fait et cause pour les manifestants.
«Certains pays européens et les États-Unis ont utilisé cet incident comme un projet contre la République islamique d’Iran».
accuse Ebrahim Raïssi.
«C’était une guerre hybride et une guerre cognitive. C’était une guerre politique. C’était une guerre économique. Une guerre médiatique et une guerre psychologique contre la République islamique d’Iran».
martèle le dirigeant.
De surcroît, le journaliste américain est revenu sur les 6 milliards de fonds iraniens gelés, récemment débloqués par Washington «pour un usage exclusivement humanitaire», en échange de la libération de cinq prisonniers américains. Le chef d’Etat iranien a stipulé que l’argent serait dépensé «partout où nous en aurons besoin». Concernant les détenus, le chef d’Etat a précisé qu’ils étaient en «bonne santé» et qu’ils allaient bientôt rentrer chez eux. Lester Holt est également revenu sur les accusations occidentales, selon lesquelles l’Iran aiderait la Russie dans son offensive en Ukraine. Le président iranien a tout bonnement rétorqué que Kiev n’avait pas encore fourni à Téhéran des preuves et des documents prouvant cette allégation.
Depuis plusieurs décennies, Washington impose des sanctions économiques à l’ensemble de l’économie iranienne. L’accord sur le nucléaire iranien de 2015 signé sous le mandat d’Obama avait un temps réchauffé les relations bilatérales. Or, le retrait unilatéral de l’accord et le durcissement des sanctions sous la présidence de Trump ont entraîné une vague de tensions sans précédent.