Par Sandra Embollo
Il s’agit du gouvernement le plus âgé depuis l’instauration de la République islamique d’Iran il y a 45 ans. Le président Massoud Pezeshkian avait promis un gouvernement jeune et au moins 50% des ministres avec moins de 50 ans, mais la moyenne de son gouvernement est de 60 ans. De plus, il y a seulement une seule femme et aucun représentant des minorités. Autre point critiqué : le ministre de l’Intérieur est un ancien chef de la police qui avait publiquement défendu l’action de la police pour faire imposer le voile islamique.
De même, il n’y a aucune personnalité importante du camp réformateur alors que le gouvernement comporte cinq ministres de l’ancien gouvernement conservateur. Les critiques se sont également multipliées après l’annonce de la démission de Mohammad Javad Zarif, ancien ministre des Affaires étrangères qui avait négocié l’accord nucléaire avec les grandes puissances. Il était un des piliers de la campagne de Massoud Pezeshkian qui l’avait nommé comme vice-président chargé des questions stratégiques. On lui reproche la nationalité américaine de son fils, ce qui est interdit par la loi
Sa démission, qui affaiblit encore le gouvernement, a provoqué de nombreuses critiques chez les réformateurs qui ont multiplié les reproches contre le nouveau gouvernement qui ne permet pas, à leurs yeux, un véritable changement.
Les principaux noms du gouvernement soumis à l’approbation du Parlement iranien
- Abbas Araghchi, diplomate de carrière âgé de 61 ans, deviendrait ministre des Affaires étrangères. Connu pour son ouverture à l’Occident, il a joué un rôle clé dans la conclusion de l’accord international sur le nucléaire iranien en 2015 à Vienne. Un accord dénoncé trois ans plus tard par les États-Unis.
- Farzaneh Sadegh, diplômée en urbanisme et qui a exercé des responsabilités au sein du ministère du Logement, serait la future ministre des Routes et du Développement urbain. Elle serait la seconde Iranienne à accéder à un poste ministériel depuis l’instauration de la République islamique en 1979.
- Eskandar Momeni, un commandant de la police et ancien membre des Gardiens de la Révolution, prendrait la tête du ministère de l’Intérieur.
- Aziz Nassirzadeh, ex-commandant de l’Armée de l’air et adjoint au chef d’état-major des forces armées depuis 2021, deviendrait le ministre de la Défense.