Par Julie Peh
Antonio Guterres est arrivé samedi à Al Arish, ville voisine de Rafah, où une grande partie de l’aide internationale destinée à Gaza est acheminée et stockée. Le gouverneur régional qui l’a accueilli, Mohamed Choucha, a indiqué que 7.000 camions étaient en attente dans le Nord-Sinaï pour acheminer de l’aide dans la bande de Gaza mais que les procédures d’inspection exigées par Israël avaient retardé l’acheminement de l’aide, selon un communiqué du bureau du responsable. Antonio Guterres doit également visiter à Al Arish un hôpital accueillant des Palestiniens évacués de la bande de Gaza pour y recevoir des traitements.
Le secrétaire général de l’Onu ira aussi du côté égyptien du point de passage de Rafah, l’un des points d’entrée de l’aide dans l’enclave, où il rencontrera des travailleurs humanitaires de l’Onu. Les agences humanitaires estiment que la majorité des 2,3 million d’habitants que compte l’enclave palestinienne se sont réfugiés près de cette ville, adossée à la frontière égyptienne. Alors que les espoirs d’une trêve pendant le mois sacré du ramadan ont été éteints et que la situation humanitaire à Gaza est devenue plus désespérée, les agences humanitaires affirment que le seul moyen de répondre aux besoins de l’enclave est d’accélérer rapidement les livraisons par la route.
Israël, qui a promis d’éradiquer le Hamas et dit craindre que le groupe palestinien ne détourne l’aide humanitaire, inspecte tous les convois et a scellé la lisière nord de l’enclave. Une évaluation de l’Integrated Food Security Phase Classification (Ipc) publiée lundi indiquait que la famine sévirait dans le nord de la bande de Gaza au plus tard en mai. Antonio Guterres, qui s’est déjà rendu à la frontière égyptienne avec Gaza peu après le déclenchement de la guerre, se déplace en Égypte et en Jordanie dans le cadre d’un “voyage de solidarité” annuel dans les pays musulmans pendant le ramadan.
Lors de sa visite au Caire, le secrétaire général de l’Onu rompra le jeûne avec des réfugiés soudanais. Rappelons que le conflit entre les forces armées soudanaises et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (Rsf), qui ravage depuis des mois les infrastructures du pays, menace de famine et a déjà déplacé des millions de personnes à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan.