Par Sandra Embollo avec Afp
Le bilan des inondations dans l’Emilie-Romagne s’alourdit. Elles ont provoqué la mort d’au moins onze personnes, deux nouveaux corps ayant été retrouvés ce jeudi 18 mai. Les médias indiquent qu’il s’agit d’un couple d’agriculteurs âgés de plus de 70 ans, retrouvés morts dans leur appartement envahi par l’eau. Parmi les autres victimes figure un couple emporté par un mur d’eau alors qu’il inspectait ses prairies. Le corps de la femme sexagénaire a été retrouvé à 20 kilomètres de là, sur une plage, toujours selon les médias.
Cette riche région considérée comme “le verger de l’Italie”, commence à dresser un terrible bilan. Une vingtaine de cours d’eau ont quitté leur lit dans les plaines de cette zone de 4,5 millions d’habitants prisée des touristes pour ses cités historiques comme Parme et Ravenne, ses paysages verdoyants, sa gastronomie et son littoral Adriatique.
L’Italie connaît un mois de mai particulièrement pluvieux et frais mais c’est un véritable déluge qui s’est abattu sur l’Emilie-Romagne au cours des derniers jours: d’immenses superficies agricoles ont été noyées sous les eaux, ravageant champs de céréales, maraîchages, fourrage pour le bétail, des villages entiers ont été lavés par les crues boueuses, des ponts se sont effondrés et 400 routes se sont affaissées, des glissements de terrain ont creusé le relief. Localement, il est tombé en quelques heures l’équivalent de six mois de précipitations.
Des digues menacent encore de céder
Les dégâts se compteraient en milliards d’euros, auxquels s’ajoutent deux milliards estimés après les inondations ayant déjà frappé la région au début du mois. La seule filière fruitière pèse 1,2 milliard d’euros, selon la confédération agricole Coldiretti. “Cinq mille exploitations agricoles ont fini sous l’eau: des serres, des pépinières, des étables dont les bêtes sont noyées, des dizaines de milliers d’hectares inondés de vigne, de kiwis, de poires, de pommes, de légumes et de céréales”, a détaillé l’organisation jeudi. La pluie s’est arrêtée en milieu d’après-midi mercredi et les météorologues ne prévoyaient pas de précipitations significatives ce jeudi. Le maire de Ravenne, Michele De Pascale, a indiqué jeudi que si les habitants de certaines localités évacuées pouvaient retourner chez eux, d’autres devaient évacuer, des digues et berges de certains cours d’eau menaçant de rompre.
Stefano Bonaccini, président de la région d’Émilie-Romagne, a comparé l’amplitude et les conséquences de la catastrophe au séisme qui a frappé la région le 20 mai 2012 et qui avait fait plus de 10 milliards d’euros de dégâts matériels. Les forces armées italiennes et les garde-côtes se sont joints à l’effort d’urgence, déployant hélicoptères et bateaux pneumatiques pour atteindre les habitations cernées par les eaux. 26.000 personnes restaient sans électricité jeudi.
Ces inondations ont entraîné l’annulation du Grand Prix de Formule 1 d’Émilie-Romagne prévu dimanche à Imola, en raison de la montée inquiétante du niveau d’un cours d’eau proche du paddock.