Par Arlette Akoumou Nga
Plusieurs mois après, le scandale sanitaire n’en finit plus de s’étendre. Ce vendredi 28 juin, l’entreprise japonaise Kobayashi Pharmaceutical a fait état de 76 morts supplémentaires potentiellement liées à des compléments alimentaires vendus comme anticholestérol, à base de levure de riz rouge très répandue et utilisée dans des milliers de produits. Ce chiffre s’ajoute à quatre autres décès eux aussi possiblement en lien avec ces produits, retirés depuis du marché. Des centaines de personnes ont également été hospitalisées.
«Même si la cause directe d’hospitalisation ou de décès n’est pas une maladie rénale», il est «devenu clair» que dans certains cas, la consommation de ces compléments alimentaires a eu «indirectement» des répercussions néfastes sur l’état de santé de personnes, selon un communiqué de Kobayashi Pharmaceutical, entreprise basée à Osaka. En plus des décès survenus, de nombreuses autres personnes, qui avaient également consommé ces suppléments alimentaires, ont été hospitalisées.
A noter que les causes de ces décès «doivent encore être vérifiées par des médecins». Il est donc possible que le nombre final baisse, a précisé un agent du ministère japonais de la Santé.
«Je m’excuse profondément pour la grande anxiété que nous avons causée», avait alors lancé, tout en s’inclinant, le président du groupe, Akihiro Kobayashi, aux côtés d’autres dirigeants de sa société, en mars. Au même moment, l’entreprise avait annoncé le rappel de trois gammes de produits. Cela alors qu’elle avait reçu un premier signalement inquiétant par un médecin dès le 15 janvier.
Par mesure de précaution, de nombreuses autres entreprises japonaises et taiwanaises avaient procédé à des rappels d’urgence de leurs produits contenant cette levure utilisée depuis des siècles en Asie de l’Est, comme du saké pétillant, de l’assaisonnement pour salade ou encore de la pâte miso.
Le groupe, dont l’action s’est effondrée de 22 % depuis le début de l’année à cause de ce scandale, avait alors exprimé sa volonté d’indemniser les personnes atteintes d’effets secondaires ou étant hospitalisées après avoir consommé ses compléments.
Moisissure
Si l’entreprise et les autorités japonaises s’efforcent de comprendre précisément pourquoi et comment ce scandale sanitaire s’est produit, en fin mars, l’entreprise avait affirmé avoir identifié de l’acide pubérulique, une substance toxique naturellement produite par une moisissure, dans les lots de ses produits rappelés. Le ministère japonais de la Santé a, lui, ordonné à Kobayashi Pharmaceutical de lui fournir un rapport quotidien sur son enquête interne. «Jusqu’à présent [l’entreprise, ndlr] n’avait pas signalé le nombre précis de cas examinés, ce qui est extrêmement regrettable», a réagi devant la presse le porte-parole du gouvernement nippon Yoshimasa Hayashi.