Par Adam Newman, Notre envoyé spécial à l’Arena Bercy
Et à la fin… Ce sont les Américains qui gagnent. La France rêvait de réécrire à l’encre bleu-blanc-rouge une histoire dont l’épilogue est habituellement connu d’avance. Mais comme en 1948 à Londres (21-65), 2000 à Sydney (75-85) et 2021 à Tokyo (82-87), les États-Unis ont remporté la bataille en finale des JO.
Les victoires, retentissante, en quarts contre le Canada, monumentale, en demies face aux champions du monde allemands, ajoutées à la ferveur puissante de Bercy étaient des signaux d’espoir. Mais cela n’a pas suffi. Pas face à ces Avengers américains débarqués avec un unique but : ramener l’or, après une troisième place humiliante à la Coupe du monde 2023.
Le premier panier sous forme de dunk rageur de LeBron James a vite donné le ton. Les Bleus ont tenu la dragée haute pendant le premier quart-temps (15-20) comptant sur Victor Wembanyama (7 points). Ils restaient dans l’agressivité en défense, mais contrairement à leurs deux matches précédents, ils connaissent moins de réussite aux tirs, avec notamment 19% aux trois points.
En face, ce n’est pas encore le rouleau compresseur annoncé, à l’image d’un Stephen Curry à « seulement » six points à la mi-temps. Mais il y a d’autres, comme LeBron James qui savent prendre le relais. Il a 39 ans, la barbe qui commence à grisonner, mais quand il est décidé, sa puissance, avec maîtrise, ouvre des brèches dans la défense, et ses passes se transforment en or comme la couleur de ses baskets.
Yabusele « dunke » sur LeBron James
Le spectacle annoncé était au rendez-vous sous les yeux de la légende des Bulls Scottie Pippen, accompagnée de Sue Bird (quintuple championne olympique) et de Megan Rapinoe (double ballon d’Or féminin), coté américain, et de Tony Parker coté français, entouré du judoka Teddy Riner et de l’acteur Omar Sy.
Cette rencontre, la même affiche que celle des JO de Tokyo (82-87) a été moins serrée au score final, mais les Français ont tenu tête, ont osé, à l’image de Guerschon Yabusele qui « dunke » sur la tête de LeBron James.
Mais petit à petit, les Américains, aidés par l’adresse de Kevin Durant, les rebonds d’Antony Davis, prennent le large face à l’équipe de France. Jusqu’au bout, Bercy a crié, crié, pour qu’elle revienne au score dans le dernier quart-temps. La France réduira l’écart jusqu’à trois points, à trois minutes de la fin grâce notamment à la réussite d’Evan Fournier sur trois points.
Mais, plus les Bleus se rapprochaient, plus les États-Unis appuyaient là où cela faisait mal. Comme un tir à trois points de Stephen Curry à 30 secondes de la fin. Ils y ont crû, mais il était difficile de renverser cette machine à gagner. Une équipe engoncée dans ses certitudes, bâties sur 16 médailles d’or en 19 participations, et une seule défaite depuis les JO de 2000.
L’équipe France, quant à elle, a débarqué dans ces JO, escortée par les doutes, avant de se sublimer et d’offrir à ses supporters une fin de parcours magnifique.