Par Joël Onana
« William Ruto est un escroc… on règlera ça dans la rue », écrit sur X, Hanifa, une bloggeuse engagée dans le mouvement Gen Z, pour génération Z. Depuis plus d’un mois, William Ruto est sous la pression de la rue. La jeunesse manifeste pour demander son départ, car elle le considère incapable notamment de lutter contre la corruption.
La déception était immense, vendredi, sur les réseaux sociaux kényans. Plus de la moitié du nouveau gouvernement provient de l’ancien. Deux ministres, notamment, se voient renouveler des portefeuilles de poids : Aden Duale à la Défense et Kithuri Kindiki à l’Intérieur.
Quant aux cinq nouveaux entrants – censés symboliser l’ouverture – ce sont d’illustres inconnus.
« En renvoyant tout son gouvernement, William Ruto a donné l’impression de reconnaître que ses ministres faisaient partie du problème de la corruption. Les reconduire est une provocation »,
commente Ruth Ambogo, avocate spécialiste des questions de gouvernance.
William Ruto a promis d’autres nominations dans les jours à venir, peut-être une façon de faire monter les enchères pour une entrée de l’opposition au gouvernement. Cependant, la coalition Azimio se déchire sur ce point. Vendredi, l’un de ses cadres, Kalizio Muzyoka, a annoncé son refus de participer au processus d’ouverture « pour n’accepter aucune compromission sur des principes fondamentaux. »