Par Arlette Akoumou Nga
Que Riad Salamé se rende ou non à Paris ce mardi, les dossiers sont là. gouverneur de la Banque centrale du Liban depuis 30 ans, l’homme intéresse les juges libanais, suisse, luxembourgeois, allemands et français. Les enquêteurs de ces différents pays cherchent à comprendre comment Riad Salamé a constitué sa fortune considérable. À 72 ans, il rappelle qu’il a travaillé comme banquier d’affaires.
Mais la plainte déposée en France évoque des biens mal acquis, possiblement au détriment des épargnants libanais. De luxueuses propriétés appartenant à Riad Salamé et à son entourage ont été saisies. L’une de ses proches est déjà mise en examen en France, et à plusieurs reprises, un trio de juges européens s’est rendu à Beyrouth pour entendre conjointement le gouverneur de la Banque centrale ainsi que différents témoins.
Soupçonné de détournement de fonds, Riad Salamé est par ailleurs critiqué pour sa responsabilité dans le naufrage économique historique de son pays. Nombreux sont les Libanais qui se demandent qui sont les soutiens de cet homme qui a réussi à conserver son poste jusqu’à la fin de son cinquième mandat, dans quelque semaines.
Dans un Liban économiquement ruiné, on compte sur la justice pour que les responsables paient. Les procureurs soupçonnent Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban, d’avoir détourné plus de 300 millions de dollars de fonds publics, dont une partie pour acheter des propriétés en Europe. Ces accusations surviennent alors que le pays traverse l’une des pires crises économiques de son histoire. Les épargnants ont vu leurs économies partir en fumée. En France, la diaspora se mobilise pour les aider et espère que les responsables rendent des comptes.