Par Arlette Akoumou Nga
Après le raid israélien mardi peu avant 20 heures locales, le Hezbollah a gardé le silence pendant 12 heures avant de confirmer que Fouad Chokr se trouvait bien dans l’immeuble touché par trois missiles. Il a fallu attendre douze heures supplémentaires pour que le corps soit retiré des décombres et la famille de la victime prévenue.
Fouad Chokr est décrit dans le bref communiqué publié par le Hezbollah comme « un grand commandant ». Ce titre est généralement attribué aux officiers supérieurs qui occupent les plus hautes fonctions militaires, équivalentes à celles de chef d’état-major dans une armée classique. Les observateurs s’accordent sur le fait que la riposte du Hezbollah est inévitable. Pour le parti de Hassan Nasrallah, l’enjeu est de taille : essayer de rétablir la dissuasion en vigueur entre les belligérants depuis plus de neuf mois que l’armée israélienne a réussi à briser à son avantage en tuant un commandant de haut rang au cœur de la banlieue sud de Beyrouth.
Reste à savoir la nature, l’étendue et le timing de la réponse du Hezbollah, surtout que la situation s’est encore compliquée et aggravée avec l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran, mercredi à l’aube.
Benyamin Netanyahu évoque l’assassinat ciblé de Fouad Chokr sans parler d’Ismaïl Haniyeh
Lors d’une allocution télévisée, Benyamin Netanyahu a dit qu’Israël avait infligé ces derniers jours de lourds revers aux milices alliées de l’Iran, dont le Hamas et le Hezbollah. Israël n’a pas cédé et n’a pas l’intention de capituler face aux pressions pour mettre un terme à la guerre contre le Hamas, qui affirme encore le chef du gouvernement israélien va durer encore longtemps comme il l’avait affirmé à plusieurs reprises ces derniers mois.
« Citoyens d’Israël, des jours difficiles nous attendent. Depuis la frappe à Beyrouth, il y a des menaces venant de toutes les directions ».
a-t-il dit. Et d’ajouter :
« Nous sommes préparés à tous les scénarios (…) Israël fera payer un lourd tribut pour toute agression contre nous ».
Le plus important dans l’allocution de Benyamin Netanyahu ce mercredi 31 juillet, c’est probablement ce que le Premier ministre israélien n’a pas dit. Pas un mot n’a été directement prononcé sur l’élimination du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en plein cœur de Téhéran. Israël a frappé et cela « de manière très forte » l’axe iranien, a cependant souligné Netanyahu mais il a fait référence principalement à l’assassinat ciblé de Fouad Chokr, le chef d’état-major du Hezbollah tué dans la banlieue sud de Beyrouth, le bastion de l‘organisation chiite. Le Premier ministre israélien a évoqué également l’attaque sur le port de Hodeida, le fief des Houthis du Yémen.
