Par Sandra Embollo
L’ancien patron de Nissan, à la rue ? Selon une source judiciaire, citée par nos confrères du Figaro, Carlos Ghosn et son épouse ont été expulsés de leur luxueuse résidence située dans la capitale libanaise, Beyrouth. Voilà quatre ans que le sexagénaire était accusé de “violation de propriété” par une société d’investissement. Carlos Ghosn a fait appel de cette décision de justice ce vendredi 27 octobre, toujours selon cette même source.
En pratique, Carlos Ghosn et son épouse devront donc quitter la bâtisse d’une valeur de 19 millions de dollars “dans un délai d’un mois”. Dans les faits, la demeure se situe dans un quartier très huppé de Beyrouth, baptisé Achrafieh. Cette demeure a été enregistrée au nom de la société libanaise Phoinos. C’est cette entreprise qui a entamé une procédure devant la justice en 2019 et qui a attaqué l’ancien patron de Nissan pour “violation de propriété privée et de résidence dans la propriété sans base légale”.
Un accord avec Nissan ?
Dans un document partagé par le tribunal, Carlos Ghosn a affirmé que la société Phoinos était affiliée à l’entreprise Nissan. Dans un document, il est indiqué que celle-ci “avait été achetée […] pour sa résidence, et qu’il existait un accord signé avec Nissan lui accordant le droit d’y habiter”. Le sexagénaire occupait cette luxueuse demeure “conformément à une relation contractuelle liant Ghosn et Nissan”. Or, il n’existe plus aucune relation entre Nissan et son ancien patron ce qui invalide “la base légale” de l’occupation de ce logement. Arrêté en novembre 2018 sur le tarmac de l’aéroport de Tokyo, Carlos Ghosn était en liberté sous caution après plusieurs mois de détention, avec interdiction de quitter l’archipel dans l’attente de son procès pour des soupçons de malversations financières chez Nissan quand il a déjoué la surveillance des autorités nippones. Vraisemblablement caché dans un caisson de matériel audio à bord d’un jet privé, le Franco-Libano-Brésilien a assuré ne pas avoir “fui la justice”, mais avoir voulu “échapper à l’injustice”, dénonçant un “complot” des autorités japonaises à son encontre. L’intéressé s’est alors réfugié au Liban.