Par Sandra Embollo
Cette fois, Carlos Ghosn n’est pas le suspect principal. Un juge libanais a inculpé quatre employés de Nissan pour vol de documents aux domicile et bureau à Beyrouth de l’ex-patron de l’entreprise, a-t-on appris samedi de source judiciaire. Un avocat de l’entreprise, Sakher al-Hashem, a déclaré à l’Afp que cette action en justice était « illégale » et que Nissan chercherait à faire abandonner les accusations.
Le juge a décidé de poursuivre « quatre hauts responsables de Nissan » – un Japonais, un Espagnol, un Français et un Britannique -, en les accusant d’avoir « commis des crimes », a indiqué la source judiciaire. L’accusation « la plus importante » concerne l’entrée « contre sa volonté » dans le bureau et la résidence de Carlos Ghosn à Beyrouth, « le vol de documents, de fichiers, d’appareils électroniques, l’accès à son système d’information privé et la copie de données », a-t-elle ajouté.
Un procès intenté par Ghosn
Ces accusations font suite à un procès intenté contre Nissan par son ancien patron alléguant la « fabrication de preuves ayant conduit à son arrestation au Japon et ternissant sa réputation », selon la même source. Les prévenus avaient été convoqués dans le cadre de l’enquête préliminaire mais ne se sont pas présentés au tribunal, a-t-elle ajouté. L’affaire a été déférée au premier juge d’instruction de Beyrouth, demandant « la délivrance de mandats d’arrêt ».
Carlos Ghosn, qui possède les nationalités libanaise, française et brésilienne, a été arrêté fin 2018 au Japon où il devait être jugé pour des malversations financières présumées quand il était à la tête du groupe Renault-Nissan. Il a trouvé refuge au Liban fin 2019 après une fuite rocambolesque du Japon. Il clame son innocence.