Par Sasha Blanche
Tapis rouge, invités d’honneur, et le soleil au rendez-vous : l’ambiance est à la fête lundi au Liberia. La cérémonie d’investiture de Joseph Boakaï a commencé à 12h heure locale (et Tu) au Capitol Building, le siège du gouvernement.
Pendant son discours, dont longueur de plus d’une heure a suscité des vives critiques de la part de commentateurs, le nouveau président a dû marquer deux pauses, avant d’être aidé à quitter le podium. La cérémonie n’a pas repris. Cet homme de 79 ans a prêté serment dans une salle en plein air, sous une chaleur étouffante
Certains des opposants de Joseph Boakai avaient exprimé des inquiétudes quant à son âge et à son état de santé pendant la campagne électorale. Son équipe a rejeté ces critiques et son porte-parole a déclaré qu’il n’avait pas de commentaire à faire dans l’immédiat, après l’incident pendant la cérémonie.
Parmi les présents se trouvaient le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, l’ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo et une délégation importante des États-Unis. Sont également présents les chefs d’État de la Sierra Leone et du Ghana, où cette journée est suivie avec beaucoup d’attention, car les Ghanéens se rendront aux urnes à la fin de l’année. Également présente au premier rang : l’ancienne présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, également première femme élue chef d’État en Afrique, qui avait ensuite passé le pouvoir à son successeur George Weah en 2018.
La passation de pouvoir d’aujourd’hui, la deuxième de l’histoire du Liberia à se faire de manière pacifique, fait la fierté des Libériens, explique Oscar Bloh, un membre de la société civile.
“C’est une journée importante car, contrairement à d’autres pays de la région, nous avons connu un transfert politique pacifique du pouvoir d’un gouvernement élu à un autre gouvernement démocratiquement élu. Les Libériens sont donc très fiers de cette transition, et ils ont beaucoup d’attentes quant au discours que Joseph Boakaï va donner.”
Nombreuses attentes dans un pays miné par la corruption et la pauvreté
Les attentes sont nombreuses. Car le nouveau président Joseph Boakaï prend le pouvoir dans un pays miné par la pauvreté et la corruption.
Dans ce contexte, le nouveau chef d’État Joseph Boakaï a notamment réduit le coût de sa cérémonie d’investiture de 900 000 à 650 000 dollars. En limitant les dépenses, il signe la rupture avec le style de son prédécesseur George Weah. Ce dernier a également assisté à la cérémonie, après avoir défendu son bilan la veille.
Dans 100 jours, Joseph Boakaï a promis de tirer un premier bilan de son mandat, lui aussi devant les Libériens.