Par Joël Onana
Trente-cinq camions appartenant à des sous-traitants de la Minusma, escortés par des Casques bleus, circulaient entre Labezzanga, à la frontière avec le Niger, et Ansongo.
De source onusienne, le convoi a été attaqué à deux reprises, dans la même journée, par une trentaine d’hommes armés. Aucune revendication à ce stade. Cette zone est notoirement fréquentée par les jihadistes de l’État islamique au Sahel.
La première attaque a eu lieu près du village d’Ottagouna, à une soixantaine de kilomètres d’Ansongo. Trois civils ont été tués et onze autres blessés, dont deux gravement, qui ont été évacués vers Gao. Un camion-citerne a été renversé et quatre autres camions endommagés. Le convoi a finalement repris la route avant de subir une nouvelle attaque, quinze kilomètres plus loin, près du village de Fafa. De source onusienne, le convoi a, cette fois encore, pu repartir avec les neuf blessés et les corps des trois victimes.
Aucune précision sur le niveau de riposte des Casques bleus qui, dans les six mois prévus pour le désengagement de la Minusma, ne peuvent plus effectuer de missions, mais restent autorisés à protéger le personnel et les équipements onusiens. Pour ce qui concerne les civils, les Casques bleus sont autorisés à leur venir en aide uniquement s’ils sont attaqués à proximité des camps de la Minusma, et uniquement jusqu’au 30 septembre.
La Minusma subit régulièrement des attaques, de toutes les missions onusiennes de maintien de la paix, elle est d’ailleurs la plus meurtrière : 174 membres de la Minusma ont été tués en dix ans.
Mais le contexte rend cette attaque encore plus alarmante : pour mettre en œuvre son départ du Mali, vider ses bases et évacuer son matériel, la Minusma va devoir multiplier les convois logistiques, comme celui qui vient d’être visé.