Par Julie Peh
C’est un financement d’urgence du Fmi pour le Mali : le Fonds monétaire international va débloquer un prêt de 120 millions de dollars au titre du guichet des « chocs exogènes », à savoir l’inflation créée par la guerre en Ukraine, le blocus de la mer Rouge et la contraction des financements ouest-africains, qui ont mis le budget malien à rude épreuve. Combler le déficit immédiat et urgent de la balance des paiements du Mali, c’est l’objectif de cette facilité de crédit du Fmi. Ces 120 millions de dollars sont censés soutenir la fourniture de nourriture et les transferts d’argent ciblés aux personnes confrontées à l’insécurité alimentaire (désormais un quart de la population malienne), ainsi qu’aux dépenses d’éducation, de santé et d’accès à l’eau potable.
Les autorités de Bamako ont des difficultés à se financer depuis le putsch, au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Les trois quarts du budget malien sont consacrés au coût de l’emprunt, aux dépenses de sécurité et aux salaires des fonctionnaires.
Les recettes de l’or et du coton ont certes été plus élevées l’an dernier, ce qui a permis au Mali de réaliser une croissance de 4,4% l’an dernier. Mais ces ressources devraient baisser cette année, tandis que le pays est confronté à de graves coupures d’électricité. C’est la priorité numéro un du Mali, a souligné l’équipe du Fmi après sa visite sur place. L’institution internationale encourage aussi les autorités de Bamako à élargir l’assiette fiscale et à réduire l’incertitude politique pour redonner confiance aux investisseurs. Sans oublier les politiques de lutte contre les effets du changement climatique.
Le gouvernement malien a par ailleurs sollicité la Banque mondiale pour un achat d’engrais à hauteur de 15 millions de dollars. La hausse mondiale des prix des fertilisants a en effet découragé leur usage au Mali et aggravé l’insécurité alimentaire.