Par Sandra Embollo, Avec Afp
Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a déclaré mercredi 18 janvier qu’il allait étudier la demande de rapatriement de l’ex-baron de la drogue Joaquin “Chapo” Guzman, qui se plaint de ses conditions de détention aux États-Unis. “Quand il s’agit de droits humains, il y a des instances internationales”, a déclaré le président mexicain lors de sa conférence de presse quotidienne. “Il faut toujours garder la porte ouverte quand il s’agit de droits humains.”
Guzman, 65 ans, a affirmé qu’il subissait des “tourments psychologiques” dans la prison sous très haute de sécurité à Florence dans les montagnes désertes du Colorado. Il y purge une peine de prison à vie pour trafic de drogue, blanchiment d’argent et usage d’armes à feu. Sa lettre a été transmise par ses avocats à l’ambassadeur du Mexique aux États-Unis.
L’un de ses avocats, José Refugio Rodriguez, a affirmé à l’Afp qu’il souhaitait que Guzman “revienne au Mexique” pour y être jugé et pour purger sa peine dans une prison locale. Il a mentionné l’existence de “conventions pénitentiaires” entre le Mexique et les États-Unis.
Les doléances du “Chapo” interviennent après l’arrestation de l’un de ses fils, Ovidio Guzman, le 5 janvier dans l’État du Sinaloa (nord-ouest) lors d’une opération qui a fait 29 morts (10 militaires et 19 criminels présumés d’après les autorités).
Guzman, chef implacable du cartel de Sinaloa, s’est évadé à deux reprises en 2001 et 2015 de prisons mexicaines. De nouveau arrêté au Mexique en janvier 2016, il a été extradé aux États-Unis en 2017. Le 18 juillet 2019, il a été reconnu coupable de narcotrafic, blanchiment d’argent et d’utilisation d’armes à feu par un tribunal de New York.
C’est devant le même tribunal de Brooklyn qu’a commencé mardi le procès pour trafic de cocaïne de Genaro Garcia Luna, ministre mexicain de la Sécurité entre 2006 et 2012. Ce dernier est accusé d’avoir accepté des pots-de-vin pour protéger le cartel de Sinaloa du “Chapo”. Le président mexicain a qualifié ce procès de “très important” et souhaité qu’il permette de savoir si les autorités américaines étaient au courant des liens entre Garcia Luna et les narcotrafiquants.