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Etats-Unis/Canada > Migrants: Un point de passage suscite des frictions de plus en plus vives

Le chemin Roxham, une faille dans un accord signé entre les deux pays, devrait être au menu des discussions entre le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le président américain, Joe Biden, lors de la visite de ce dernier à Ottawa, en mars.

Par panorama papers
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Une famille de migrants colombiens avec un agent de la Gendarmerie royale du Canada, le 9 février 2023, après avoir franchi la frontière avec les Etats-Unis au chemin Roxham. RYAN REMIORZ / AP

Avec Le Monde, Hélène Jouan (Montréal, correspondance)

« Stop, ordonne un panneau, il est illégal de passer la frontière ici. » Directement accolée, une autre pancarte dispense cependant quelques précieux conseils pour « demander l’asile au Canada ». Ces deux avis juxtaposés, plantés en territoire américain au bout de la Roxham Road, à moins de dix kilomètres du village de Champlain, dans l’Etat de New York, et à quelques centaines de mètres du poste de douane officiel de Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec, disent à eux seuls l’incongruité juridique de cette porte d’entrée pour les immigrants : « irrégulière » mais pas illégale.

Ce point de passage sur la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, situé à environ 65 kilomètres au sud de Montréal, est désormais connu de tous ceux qui, dans le monde entier, aspirent à trouver un refuge pour eux ou leur famille – de tous ceux également qui, telles les filières de passeurs, font commerce de cet espoir. En 2022, les services de l’Agence des services frontaliers du Canada y ont enregistré un record de 39 171 entrées.

Ce petit bout de route, connu sous le nom de chemin Roxham au Canada, devrait être au menu des discussions entre le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le président américain, Joe Biden, lors de la visite de ce dernier à Ottawa en mars. Côté canadien, il est devenu un « irritant ». Un article publié le 6 février par le tabloïd américain New York Post, révélant que la ville de New York, elle-même submergée par l’afflux de migrants envoyés par des Etats républicains du Sud, offrait des billets gratuits à certains d’entre eux pour se diriger vers cette voie de passage canadienne, a échauffé un peu plus encore les esprits. Lire aussi : Etats-Unis : des gouverneurs républicains déplacent et instrumentalisent des migrants

Une faille dans un accord

Le chemin Roxham résulte d’une faille dans l’Entente sur les tiers pays sûrs signée entre les deux pays d’Amérique du Nord en 2002 et entrée en vigueur deux ans plus tard. Cette entente destinée à coordonner les demandes de protection, sur le modèle des accords de Dublin au sein de l’Union européenne, stipule que les migrants qui souhaitent déposer une demande d’asile doivent le faire dans le premier pays où ils arrivent. Un étranger en provenance des Etats-Unis ne peut donc réclamer la protection du Canada, sous peine de se voir refoulé.

Sauf que l’Entente ne s’applique qu’aux points d’entrée « officiels » entre les deux pays, les postes de douane situés sur les axes routiers et dans les aéroports. Par ailleurs, en vertu de sa propre Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, le Canada considère qu’« un potentiel réfugié ne peut être pénalisé en entrant illégalement dans le pays, s’il se présente sans délai aux autorités compétentes ». Au chemin Roxham, toutes les infrastructures sont prévues pour remplir cette condition : après avoir traversé la route pour quitter le territoire américain, Mexicains, Haïtiens, Colombiens, Indiens ou Nigérians attirés par un système de protection canadien réputé plus sûr que celui offert par les Etats-Unis, sont enregistrés par des agents de la Gendarmerie royale du Canada responsables du contrôle de la frontière, puis dirigés vers l’Agence des services frontaliers pour y déposer leur demande d’asile.

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