Par Pierre Laverdure OMBANG
La Chine renonce aux 23 prêts sans intérêt pour 17 pays africains qui étaient arrivés à échéance à la fin de 2021. » Pékin confirme également qu’il redirigera près de 10 milliards de dollars de ses droits de tirage spéciaux (DTS) au profit des pays africains.
La Chine a annulé sa dette en raison de prêts sans intérêt d’une valeur de 113,8 millions de dollars arrivant à échéance en 2020 pour 15 pays africains, dont le Botswana, le Burundi, le Rwanda, le Cameroun, la RDC et le Mozambique.
« La Chine apprécie le ferme engagement des pays africains en faveur du principe d’une seule Chine et votre ferme soutien aux efforts de la Chine pour sauvegarder la souveraineté, la sécurité et l’intégrité territoriale », a déclaré M. Yi.
Il a souligné d’autres points d’accord politique entre la Chine et l’Afrique, le résultat étant que l’Afrique a reçu des infrastructures et des investissements humanitaires financés par la Chine, du pont Foundiougne qui a ouvert ses portes au Sénégal cette année et de l’autoroute de Nairobi au Kenya, à l’aide alimentaire d’urgence à Djibouti, à l’Éthiopie, à la Somalie et à l’Érythrée.
Les financiers chinois et les gouvernements africains ont signé plus de 1 180 engagements de prêts d’une valeur de 160 milliards de dollars entre 2000 et 2020, selon la base de données de la China Africa Research Initiative (CARI), dont les deux tiers pour des projets de transport, d’énergie et d’exploitation minière.
Lors du troisième Forum de la Coopération Chine-Afrique fin 2018, le président chinois Xi Jinping a annoncé que la Chine débloquerait dans les prochaines années un total de 60 milliards de dollars pour le continent africain sous forme de prêts, fonds spéciaux, niches fiscales et projets d’infrastructures.
En effet, tous les pays africains bénéficient des prêts et de l’assistance chinoise sans condition préalable : l’aide chinoise est « with no political string attached », c’est-à-dire qu’elle n’est accompagnée d’aucune conditionnalité visant à mettre en œuvre des politiques économiques fixées par le créancier. Pas de recette miraculeuse, pas de plans économiques ou de restructuration de l’économie à appliquer en échange des prêts. Pas non plus d’interférence dans les affaires politiques du pays bénéficiaire. La seule exception (de taille) est l’obligation pour ces pays de ne pas reconnaître l’île de Taïwan et sa politique.