Par Pierre Laverdure Ombang
Quelque 20.000 enfants, originaires du département camerounais du Mayo-Tsanaga (Extrême-Nord), ont reçu mercredi leurs actes de naissance grâce à une élite locale, Manaouda Malachie. Pour parvenir à ce qui était au départ l’opération «10.000 actes de naissances dans le Mayo-Tsanaga», le non moins ministre de la Santé publique s’est appuyé sur des dizaines d’autres bonnes volontés physiques, institutionnelles, judiciaires ou traditionnelles.
L’initiative, engagée en 2021 et dont on dit par ailleurs qu’elle est loin d’être la dernière, a ainsi couvert les communes de Bourha, Hina, Mayo-Moskota, Mogode, Mokolo et Soulede-Roua.
«Nous donnons la chance au département et au pays tout entier de sécuriser l’avenir de futurs grands entrepreneurs, ingénieurs, inventeurs, investisseurs, directeurs généraux, ministres et autres», a expliqué Manaouda Malachie.
Et de rappeler que l’acte de naissance constitue le premier document le plus important d’un individu, car permettant d’identifier un enfant, d’établir sa filiation et son appartenance à sa famille mais également de lui ouvrir les portes de la vie officielle, légale, citoyenne et républicaine.
Afin de rendre pérenne la pratique et démontrer l’importance accordée à ce document, le membre du gouvernement a demandé, par le truchement d’une lettre-circulaire à toutes les formations sanitaires et responsables d’hôpitaux, la systématiser la production d’une déclaration de naissance après chaque parturition. Cette pièce, a-t-il insisté, doit être prête et disponible pour les parents sans contrepartie aucune, et ce dès les premières heures suivant l’accouchement.
Manaouda Malachie a par ailleurs dit toute sa volonté à établir une véritable plateforme de travail avec les services décentralisés du Bureau national de l’état civil (Bunec), afin qu’une certaine fluidité soit établie dans le processus de délivrance des actes de naissance dès la venue au monde de l’enfant.
Selon des données divulguées en avril 2022 par l’antenne régionale Bunec, près de 500.000 enfants ne disposent pas d’acte de naissance dans l’Extrême-Nord. Au plan des écueils souvent cités figurent l’éloignement des centres d’état civil, la non déclaration des naissances effectuées à domicile, l’insuffisance des personnels qualifiés, les fraudes documentaires ou encore l’arnaque des usagers.